Les animaux malades de la peste, Jean de la Fontaine

María Gabriela Villavicencio

Valentina Zamudio

 

           

            Les animaux malades de la peste a était écrit dans l’année 1678 , par Jean de la Fontaine, né en 1621 et décédé en 1695, était un reconnu poète français qui a écrit deux recueils de fables qui sont divisés en livres. Le premier a été publié en 1668, le deuxième en 1678. Ces fables sont la représentation de la société du 17ème siècle, cela lui permettait d’éviter la censure. Cette fable parle de l’injustice démontrée dans le peuple de cette époque, de l’aristocratie représentée par les animaux carnivores (lion, renard, loup...) et du bas-peuple représenté par l’âne, ce qui se passe dans cette fable est que l’âne est condamné a mort pour le délit de manger de l’herbe pendant que les autres animaux avaient mangé d’autres animaux. On va répondre a la problématique : De quelle manière est dénoncée l’injustice dans cette fable ? Pour répondre a la question on va voir premièrement  la parodie qu’il y a avec Œdipe Roi, après on v a voir l’hypocrisie des courtisans et finalement on va analyser l’injustice.

 

            Dans un premier temps on peut dire que cette fable est une parodie d’Œdipe roi car il fait allusion a un type d’apocalypse, par exemple v6 : «Faisait aux animaux la guerre» dans ce vers on peut voir qu’il y a un monde ou un contexte mauvais, qu’on pourrait dire que c’est la peste qui provoque ça. Aussi on peut voir une périphrase dans le vers 1 : « Un mal qui répand la terreur, mal que le ciel en sa fureur » ces 2 vers parlent vraiment de la peste. Œdipe roi c’est un texte de la mythologie grecque et dans cette fable parlent de l’Achéron  dans le vers 5. L’Achéron c’est, dans la mythologie grecque, un lac qui est le passage entre la vie et la mort et tout le temps est représenté comme un lieu infernal.

           

D'autre part on peut voir l'hypocrisie des courtisans qui sont tous les carnivores, chaque animal représente des différents statuts sociaux.
Le lion par exemple représente le roi et il veut que tous disent ses pêches pour qu’il ne soit pas coupables: "vous êtes trop bon roi" (v.35) dans son discours le renard il utilise un ton ironique vers la cour qui l'écoute "Je me dévouerai donc, s'il le faut: mais je pense qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi: Car on doit souhaiter, selon toute justice, Que le plus coupable périsse."(v31-34). Aussi on peut s’apercevoir que le lion se culpabilise dans un moment sous le propos que ces « amis » le défendent : « Pour moi satisfaisant mes appétits gloutons j’ai dévoré force moutons. Que m’avaient-ils fait ? Nulle offense : Même il m’est arrivé quelquefois de manger le berger. » (v25-30)
Deuxièmement le renard reprenant l'hypocrisie et la russe, fait partie des courtisans mais il est comme une espèce d'avocat du lion car il défend tous ses pêché et en mettant les victimes dans un niveau plus bas  comme s'ils doivent être mangé par le roi :"Et bien! Manger moutons, canaille, sotte espèce. Est-ce un pêché? Non, non. Vous leur fîtes, Seigneur, En les croquant, beaucoup d'honneur; Et quant au berger, l'on peut dire Qu'il était digne de tous maux" (v37-41) ici on peut se rendre compte qu’il excuse le lion de sa faute car il est le plus important et ce qu’il y a tout le pouvoir donc il est en train de se gagner la confiance du roi ou de le flatter et on peut ajouter qu’il parle des autres races d’animaux en les infériorisant quand il dit « sotte » . Et si on analyse un peut plus on peut voir que le loup et le renard en excusant le lion ils se sauvent de dire ses pêchés, car le tigre et l’ours si le font mais ils se déclarent innocents : « Du tigre, ni de l’ours, ni des autres puissances, les moins pardonnables offenses. Tous les gens querelleurs, jusqu’aux simples mâtins, au dire de chacun, étaient de petits saints ». Le loup ridiculise la confession et dit que le "pêché" de l’âne, manger de l'herbe, est plus grave que celui commit par le lion de manger des moutons et le berger "Qu'il fallait dévouer ce maudit animal, Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout le mal. Sa peccadille fut jugée un cas pendable. Manger l'herbe d'autrui! Quel crime abominable! Rien que la mort n'était capable" (v57-61). Cet animal joue aussi un rôle d’avocat défenseur du lion par le fait même du renard, de flatter le roi, et excuse aussi le lion de ses graves délits car si il l’excuse il ne doit pas se confesser.

             

            Dernièrement on va voir l’injustice qu’il y a dans cette fable. Ici la justice est représenté comme une justice injuste car il n’y a riens avoir le crime commit, à la fin c’est seulement avec la classe social, car comme l’âne représente le peuple et la naïveté et le lion représente l’aristocratie il va terminer invaincu .

 

            En conclusion l’injustice est dénonce au moment ou l’âne est condamne a mort pour le fait de manger de l’herbe et le lion qui fait part de la noblesse n’a aucun sanction par ses crimes alors on peut voire la critique social que fait de la fontaine de la société du 17eme siècle, ou le peuple n’avait presque aucun droit alors les personne avec du pouvoir faisaient ce qu’ils voulaient. C’est pour sa que il y a la présence de l’hypocrisie vers quelque personnages, la justice injuste du verdict et la parodie de Oedipe roi qui avait des attitudes d’un bon roi pas comme le lion. 

ir de l-�pn`� �mso-spacerun:yes'> couleur des cheveux qu’on va pouvoir determiner la couleur de la peau et la on saurait si on est homme ou pas ®antropocentrisme. Mais on peut dire que c’est un argument d’autorite  car il dit « les egyptiens les meilleurs philosophes du monde ». Le superlatif « meilleur » sert a ironiser  en faisant sourire le lecteur car on sait que les egyptiens ou les grecs ne sont pas vraiment des philosophes tres reconnus et que ils ne sont pas consideres comme les meilleurs du monde vraiment. Le « si » c’est pour intensifier la declaration et montrer malgre que l’excuse n’est pas valable mais il a été intensifie et ainsi attirer l’empathie des lecteurs a lui. Ensuite dans le meme ligne on voit  que l’effet n’as pas de sens « qu’ils faisaient mourir tous les hommes rousx […] » car on sait qu’il n’y a pas de noirs avec des cheveux roux. Les noirs et les roux sont differents.

 

Puis dans le paragraphe suivant on retrouve un argument d’ethnocentrisme « une preuve que les noirs n’ont pas de sens commun… » donc on peut dire que parce que les africains ont une culture differente des europeens donc eux les considerent comme des barabares. La metonymie  «  d’un collier de verre » sert a designer le verre mais aussi la phrase «  plus d’un collier de verre que de l’or » sert a expliquer que pendant que l’or est l’objet le plus precieux pour les europeens a contario pour les africains c’est le verre alors ils les critiquent en disant qu’ils n’ont pas de sens commun en ne sachant pas la valeur de l’or.

L’avant dernier paragraphe est un arguement religieux. Dans « il est impossible que nous supposions que ces gens-la soient des hommes » le verbe « supposer » a l’imparfait precede de « impossible » veut montrer que les colonisateurs mettent en question leur humanite en disant qu’ils ne peuvent pas croire et accepter les noirs comme des etres humains comme eux et l’expression «  ces gens-la » montrent déjà qu’ils les considerent pas comme leurs prochains,pour eux c’est une espece inconnue. Et aussi dans le sens religieux le « on commencerait a croire […]chretiens » montre une remise en cause de la foi chretienne d’où si Dieu a cree tous le hommes  a son image donc les noirs ainsi que les blancs sont creature de Dieu alors en acceptant que les noirs ne sont pas des hommes cela contredit la Bible.

Enfin dans le dernier paragraphe on retrouve un argument polemique. On peut dire que ce paragraphe possede une double critique. Car on voit que l’auteur utilise un theme pejoratif « petits esprits » et un hyperbole « trop » pour faire reference aux grands savants, aux intellectuels qui critiquent l’escalavage. Il prend partie pour les colonisateurs en faisant croire que l’esclavage n’est pas considere comme une injustice enorme faite aux africains et que ce sont eux les savants par qui font croire cela. Mais ensuite on trouve une relation de consequence « car » servant mettre en evidence le type de relation logique mise en œuvre puis une periphrase « les princes d’europe » servent a designer les gouverneurs. Tout de suite on voit que l’auteur change de position en critiquant les gouverneurs qui font «  des conventions inutiles ». On peut faire reference la au code noir prévu à l'origine pour réprimer les abus et le mauvais traitement des Noirs employés dans les plantations, et mettre fin à un trafic qui s'est développé en toute illégalité. L’auteur veut critiquer les colonisateurs qui n’ont pas respecte ce code et en plus cachent aux francais  les atrocites qu’ils font aux africains en les faisant travailler mais aussi des fois les tuent.

Pour conclure on peut dire que l’auteur met en cause le système exclavagiste en utilisant des antiphrases pour ironiser les colonisateurs, les caricaturer en les faisant passer pour des idiots et ainsi il va persudader le lecteur en le faisant sourire et grace a cela il va attirer son empathie et le faire appuyer sa these.

 

Autre commentaire

Les Animaux malades de la peste 

 

Introduction:

Jean de La Fontaine , fabuliste du 17 siècles , a souvent utilisé des animaux pour critiquer les hommes et leurs mœurs . Cette apologue qui s’intitule «  Les Animaux malades de la peste  » est du 7 recueil , écrit en 1678 . Ceci est une fable distrayante avec la description des circonstances , des personnes et nous avons une richesse du dialogue . La Fontaine donne autant d’importance au récit qu’à la morale mais garde une visée satirique et critiquant . On assiste aussi ici à la démonstration de la loi sociale et la raison du plus fort .Il est évident aussi , qu’on amène la réflexion sur l’injustice car la décision politique qui consiste à trouver un « bouc émissaire » dont le sacrifice sauvera la société.

Problématique:

Quelle stratégie argumentative est mise en place dans ce texte ?

- Je vais vous le démontrer tout d’abord par la mise en place d’un cadre tragique , ensuite, par le portrait du Lion , du renard et de l’âne puis enfin par une justice expéditive.

1] Mise en place d’un cadre tragique.

A)

Par une fable qui rappelle les récits mythologiques:  

Tout d’abord , nous avons la présence du récit au début de cette fable . Cependant , « Un mal qui répand à la terreur » (V1) fait allusion à Œdipe-Roi de Sophocle c’est-à-dire le mauvais comportement des Hommes qui entraîne des châtiments avec la nécessité d’une victime. Nous avons aussi l’idée du destin qui fait référence a Œdipe-Roi toujours car la mise en place du récit qui est qu’une cité , est dévastée par la peste donc la parodie de tragédie . De plus , nous participons aussi a un contraste de foule dont certains animaux sont précis.

B) Par la variété et diversité de cette fable:

D’une part , nous avons des rimes embrassées qui lient les vers et les longueurs sont irrégulières dont il ya présence d’octosyllabes, des alexandrins, des décasyllabes… . Ensuite des accélérations sont de même présente et différentes tonalités comme l‘ironie et la tragédie. D’autre part , nous détenons une alternance du récit et du dialogue .

 

C) Enfin par une grande volonté de dramatisation :

Tout d’abord , du vers 1 à 4 , nous remarquons qu’il y a des répétitions (ou anaphore) en début de vers «  mal » (V1) ; « Mal » (V2) qui emmène a dramatiser la situation et justement crée l’attente. De même pour le terme-clef « peste » (V4) qui est rejeté pour souligner l’état d’urgence provoqué par l’épidémie et le faite de l’écrire le « P » en majuscule donne une importance au terme donc un effet de dramatisation et qu’il soit écrit en fin de vers engendre une attente aussi .Nous avons un réseau lexical de la violence a travers les procédés suivants : « terreur » (V1) ; « fureur » (V2) et « punir , crime » (V3) cependant cela inscrit la fable dans la tragédie. De plus nous possédons le registre tragique avec l’existence d’une allitération en r : « répand, terreur, guerre » ; des rimes masculines « fureur et terreur » puis l’hyperbole dans le vocabulaire violent qui montrent et insistent sur la dureté . Dans le procédé « Mal que le Ciel en sa fureur » , « Inventa pour punir » exprime que Dieu envoi un châtiment aux Hommes. Ici , « Ciel » avec un « C » majuscule fait effectivement référence aux Dieux. Ensuite, il y a une accélération du vers 2 au vers 3 grâce à un enjambement et un passage de l’octosyllabe à l’alexandrin donc une accélération et une pause encore plus marquée en fin de vers 3.

Nous apercevons qu’on a la même écriture qu’Œdipe-Roi et dans la manière de dire «  ( puisqu’il faut l’appeler par son nom ) » affirme que l’on ose pas dire le nom. L’ «  Achéron » (V5) est un fleuve des Enfers dans la mythologie grecque: par métonymie, le passeur s’enrichit chaque âme devait payer son obole (= petite somme d’argent).

Ensuite , nous retrouvons la répétition de l’adjectif indéfini « tous, mais tous » (V7) dans une sorte de chiasme montre que toutes les classes sociales sont frappées. Par suite , l’accumulation des termes négatifs ici négation de la vie , « Nul , Ni , plus , ne » (V10 et 11) dévoile les conséquences sociales , morales , catastrophiques de l’épidémie , en conséquence , il n’y a plus de relations sociales. La conjonction de coordination « et » (V12) traduit que l’on cherche a dire quelque chose. Et enfin , le procédé «  Tourterelles » (V13) est le symbole de l’amour et de la fidélité qui accentue sur le faite que les autres animaux seront pires encore !

2] Portrait du Lion, du renard, de l’âne.

A) Le Lion , un faux puissant:

En général , le Lion est caractérisé par ces quelques mots : roi, pouvoir, habile, féroce, intelligent… donc un représentant de Dieu. En ce qui concerne le procédé « Le Lion tint conseil » (V15) décrit que celui-ci définit les règles du jeux . Lorsqu’il dit: « Mes chers amis » (V15) est d’un ton hypocrite et par conséquent un Roi n’a pas des amis mais n’a que des sujets. Les procédés « péchés » (V17) , « Se sacrifie » (V19) montre bien que c’est un lion du 17 siècles et ce sont des termes religieux, nous avons aussi l’exemple suivant «  infortune » (V17) dans le sens de catastrophe , la fortune était le destin c’est-à-dire le faite d’avoir du courage dans le malheur ou l’adversité. Ensuite , le procédé « traits » (V19) est dans le sens des flèches envoyés par les Dieux ; « courroux » (V19) exprime une colère divine ; « accidents » (V21) dit que c’est un évènement imprévisible , ici la Peste. Le Lion accentue sur son opinion en employant le procédé « Pour moi » (V25) et se met donc en valeur. Puis , il utilise le terme « gloutons » (V25) pour définir ses appétits qui clarifié son appétit de Lion dont la gourmandises excessives. Il met en rapport « Berger » (V30) qui est en effet Fouquet , son ami et enfin il réclame aux autres qu’ils doivent se dénoncer  et il le met en valeur en utilisant le procédé suivant : « mais je pense » (V31).

è

Le Lion se qualifie autoritaire alors qu’il est un craintif (lâche).

 

B) Le renard , un personnage directe :

Le renard est habituellement ruse et par ces procédés il flatte le Roi. On le voit à travers les termes de respect envers le Roi comme « Sire, vous, vos » (V35, 36,38) . Ensuite , il y a présence d’une exagération encore envers le Roi dont « trop bon, trop de, beaucoup, trop » (V35, 36,39,45) , ce sont des hyperboles. Par suite, le procédé « mâtins » (V49) signifie chien de garde et nous avons « Et » (V40) qui indique qu’on cherche à dire quelque chose.

è

Le renard est habile, adroit et très respectueux envers le Roi.

 

C) L’âne, plutôt honnête :

 

Tout d’abord , nous apercevons le procédé « net » (V55) qui traduit qu’il est le seul à le faire, c’est-à-dire, de parler franchement puis nous détenons aussi « clerc » (V57) signifiant un employé du clergé probablement. Par conséquent, nous avons aussi « harangue » (V57) qui démontre le discours de l’âne et il emploie de même un terme fort qui est « dévouer » (V58). Enfin, le procédé « pelé » (V59) provenant de la pelade et « galeux » (V59) provenant de la gale qui fait référence à la maladie de la peau. La ponctuation dans les termes suivants « Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable ! (V61) définit qu’il est emporté par son discours.

è L’âne est comme il est , naïf c’est-à-dire différent des autres animaux (Lion et le renard)

3] Une justice expéditive.

Pour commencer, nous avons un vocabulaire de la justice à travers différents procédés et un enchaînement de discours des animaux qui fait référence à un tribunal.

Cette justice ne juge pas le crime mais le rang social que nous remarquons aussi bien dans la morale.

Par conséquent, dans la morale nous observons une rapidité comme une sorte de chute qui s’adresse cependant au lecteur car l’on vouvoie . Finalement, nous détenons aussi une parallélisme avec « puissant et blanc » et « misérable et noir » pour cette morale explicite.

Conclusion :

La stratégie mise en place dans ce texte est la succession des interventions successives des animaux , le lion , le renard et l’âne, d’où nous avons les différentes personnalités qui rend un côté dramatique au texte dans lequel nous avons à faire un lien avec la morale bien évidemment.

Maud , Emilie, Adil, Vincent et Yasmine

 

Analyse linéaire

L'horreur : un mal qui terrorise.
     

Le déroulement du récit est très clair: Une situation de crise est exposée.
Le Conseil du Lion va élaborer une solution en 3 temps:

  • un long discours du roi,

  • des confessions publiques diversement appréciées,

  • une exécution vite expédiée.

Une morale donne pour finir la portée générale de l'événement.

Lisons lentement la fable toute entière avant d'en aborder le détail.

Dans les vers Vers.1 à 14: exposé de la situation en 2 mouvements, d'abord d'une façon théoriqueet quasiment métaphysique ensuite sur un plan plus concret.
V.1 à 6: c'est le déchaînement du mal avec toutes ses colorations: épouvante, colère divine, culpabilité, épidémie, mort, guerre, et dans sa plus grande extension puisqu'il touche le ciel, le terre, le monde infernal et tous les vivants. La phrase unique étire en relatives et en apposition l'angoisse éveillée par le sujet., "un mal" pour n'atteindre le groupe verbal principal qu'au 6ème vers.

Voyons cela plus précisément: un mal qui terrorise!

* 1 "Un mal qui répand la terreur", ce mal est posé sous sa forme la plus inquiétante par un indéfini: "un". L'étendue de son pouvoir "qui répand' se manifeste par un sentiment total et incontrôlable: "la terreur'.

* 2-3 "mal que le ciel en sa fureur
  inventa pour punir les crimes de la terre
":
ce mal est d'autant plus insaisissable que répété sans déterminant, d'autant plus inévitable que venu d'en haut, plus inéluctable que ressenti comme un châtiment universel. Sentons le frémissement menaçant contenu dans les "
l", les "r", les "s", le "f" des 3 premiers vers.

* 4 "La peste( puisqu'il faut l'appeler par ce nom)":
voici enfin lâché ce mot qu'on hésitait à prononcer, comme aujourd'hui, hélas, ceux de cancer ou de sida! Car c'est bien de cela qu'il s'agit, d'une atteinte qui fait peur parce qu'on ne peut pas s'en garantir, parce qu'on la ressent comme un maléfice mystérieux et parce qu'elle menace tout le monde.

* 5 "capable d'enrichir un jour l'Achéron"
l'Achéron, ce fleuve mythique des lieux infernaux (avec le Styx, plus connu) était familier aux contemporains de La Fontaine, qui avaient à l'esprit le monde d'en-bas tel qu'il est évoqué chez Homère et chez Virgile: un peuple innombrable de morts devenus des ombres gémissantes et sans forces. Il faut se rappeler, pour comprendre qu'il n'y a pas d'exagération dans les termes utilisés les grandes épidémies de peste qui jusqu'à l'époque moderne firent disparaître en quelques jours, quelques semaines, quelques mois, des familles, des bourgades, des villes entières.

* 6 "Faisait aux animaux la guerre".
C'est une poursuite implacable. Les "
animaux" nous amènent au second mouvement de l'introduction:



Le mal dans sa réalité concrète! (Vers.7 à 14)

* 7 "ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés"

L'espoir éveillépar "ils ne mouraient pas tous", est anéantipar la fin du vers "étaient frappés", tandis qu'au milieu, par un effet de chiasme, ou construction en croisement"tous"se trouvent enfermés sans pouvoir s'échapper. La suite des vers confirme ce désespoiravec "point, nul, ni, ni, plus, plus".
* 8"On n'en voyait point d'occupés
     à chercher le soutien d'une mourante vie
..."

* 10-  ni loups ni renards n'épiaient
    la douce et l'innocente proie.
    les tourterelles se fuyaient:
    plus d'amour, partant plus de joie".

Pire que la mort c'est la négation de la vie. Les instincts primordiaux, la faim, le désir sexuel ont disparu et en même temps ce qui caractérisait telle espèce, la chasse ou la tendresse. Quelle tristesse dans ces longs imparfaits (temps de la durée de la contemplation)! Quel découragement devant une entreprise donnée au Vers.9 comme impossible par l'alliance d'idées opposées"soutien/mourante"et quelle lassitude dans ce participe qui dure au point de devenir un adjectif.

* Aux Vers.11-12 en 2 octosyllabes voici, magistralement posé en négatif, le guet silencieux des deux prédateurs, et par une sorte de contagion irrationnelle, notre pitié pour "la douce et l'innocente proie" va envelopper ces chasseurs annihilés par le mal.

* Au Vers.13, attitude paradoxale et même suicidaire de ces oiseaux-caresse de notre bestiaire. Dans l'évocation de l'épidémie, il n'a pas été question de souffrance mais de vie blessée.
Au V.14, La Fontaine choisit de conclure par le plus grave: la disparition du bonheur
qui ne peut exister sans le plaisir de l'amour, c'est là un cri du coeur: "plus d'amour, partant plus de joie".

Le conseil du lion (Vers.15 à 63) va chercher une solution. Son discours ouvre la séance
(V. 15 à 33, en y incluant sa confession)
* 15 "Mes chers amis,
    je crois que le ciel a permis
    pour nos péchés cette infortune.
   Que le plus coupable de nous
    se sacrifie aux traits du céleste courroux.
   Peut-être il obtiendra la guérison commune.
    L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents
    on fait de pareils dévouements.
    Ne nous flattons donc point. Voyons sans indulgence
    l'état de notre conscience.
"

-Avec chaleur et simplicité"mes chers amis", le lion s'affirme solidairede tous les animaux par l'utilisation de la première personne du pluriel (3 pronoms personnels, 3 possessifs, 2 impératifs), il montre un grand souci de la "guérison commune". Sans arrogance "je crois", "peut-être", "l'histoire nous apprend", il propose une explication religieusedu fléau (déjà suggérée dans l'introduction), "le ciel a permis cette infortune", "pour nos péchés", et il annonce une solution religieuse, celle très classique dans les temps anciens d'une victime expiatoire: "se sacrifie", "céleste courroux", "dévouements" (c'est à dire consécration à la divinité).

- Avec les mots: "
coupable... indulgence... conscience... que le plus coupable périsse", le conseil devient cour suprême de justice, car il faut bien chercher maintenant un Bouc Emissaire. Une fois éveillée la crainte du sacré, le lion peut se montrer sévère et cela d'autant plus qu'il ne se dissocie pas du groupe; Il joue le jeu et s'accuse le premier:

* 25"Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons,
   
j'ai dévoré force moutons".
non content d'avouer ses fautes, il utilise des mots qui soulignent sa culpabilité: "
appétits gloutons... dévoré... force(bien pire que beaucoup) "

* 27 "que m'avaient-ils fait? nulle offense". Il balaie la circonstance atténuante de la vengeance comme il avait négligé celles de la faim ou de la rareté des faits. Quelle confusion dans cet aveu au rythme haché, avec le final génial, en rejet!:
"
même/il m'est arrivé/quelquefois/de manger
le berger".

-Qui n'admirerait une telle sincérité, un tel courage et qui ne penserait que le grand coupable s'est généreusement dénoncé et va sauver son peuple?
Malheureusement, le roi poursuit... et tout bascule!

"Je me dévouerait donc, s'il le faut. Maisje pense
qu'il est bon que chacun s'accuseainsi que moi:
car on doit souhaiter selon toute justice
que
le plus coupablepérisse".

Ainsi, sous couleur d'équité, le roi se montre bien décidé à trouver un autre coupable que lui-même. Un discours qui avait commencé sous le signe de la solidarité et de la transparence s'achève dans la comédie et le mensonge.





Solidarité et transparence ... comédie, mensonge

Le lion n'a plus qu'à laisser parler sa cour érigée en tribunal.

                     On commence par absoudre le lion (Vers.34 à 42)

* C'est le renard qui s'en charge, sur un ton qui rend légère toute faute: désinvolture du "eh bien...en les croquant", tellement agréable et tellement pardonnable! fausse hésitation bien vite effacée dans:
"
Est-ce un péché. non, non". Le rusé minimise les fautes du roi en flagornant:
"
Vous êtes trop bon roi,
Vos scrupules font voir trop de délicatesses,
Vous leur fîtes, seigneur,
en les croquant trop d'honneur
".      En vilipendant ses victimes: "canailles, sotte espèce,... il était digne de tous maux", et en présentant comme des usurpateurs:
"Ces gens-là qui sur les animaux
se font un chimérique empire
".   (notons la flatterie du mot "chimérique")

* 43 "Ainsi dit le renard et flatteurs d'applaudir": son autorité s"impose dans le premier hémistiche, très net par ses termes et son rythme, tandis que s'exprime dans le second la rumeur confuse des courtisans: pas de déterminant, mode impersonnel du verbe.
Voilà donc le lion mis hors de cause. Le ton est donné pour la suite. Il y aura ceux qu'on excuse rapidement: les Grands, puis les forts en gueule (Vers.44à 48) et enfin les petits représentés par l'âne qu'on laissera s'enferrer pour le condamner férocement.

* 44 "On osa trop approfondir
 du tigre ni de l'ours, ni des autres puissances
 les moins pardonnables offenses
".
C'est grâce à l'intimidation que les Grands ne sont pas retenus en examen. La licence poétique qui met en avant leur personnalité pour rejeter leur faute dans l'ombre est particulièrement bienvenue. Remarquons pourtant la gravité des faits soulignée par le superlatif: "
les moins..."

* 47"Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins": voilà maintenant ceux qui en imposent, parce que malgré une situation médiocre, ils ont le verbe haut et la dent dure.

* 48"au dire de chacun étaient de petits saints". Dans ce milieu agressif et hypocrite, on se craint et on se soutient mutuellement, aussi les faux témoignages vont-ils bon train.
Nous sommes arrivés au bas de l'échelle sociale "
jusqu'aux simples mâtins", sans avoir trouvé de coupable!

* 49 "l'âne vint à son tour": curieusement alors qu'on n'a guère pris le temps d'écouter les aveux des autres, sauf ceux du lion, qui étaient exemplaires, on va laisser l'âne s'exprimer à loisir:
"J'ai souvenance
Qu'en un pré de moines passant,
Le faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense
,
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue
".

"J'ai souvenance", il y a une douceur un peu désuète dans l'évocation d'un passé dont il n'a rien oublié, comparons avec la désinvolture du lion: "Quelquefois...". Les précisions: "la faim...l'occasion, l'herbe tendre"pourraient être des circonstances atténuantes puisqu'il avoue aussi sa gourmandise.. Quant à l'allusion au "diable", elle trahit à la fois le remords et le péché de celui qui a succombé à la tentation. Seulement l'âne dans sa naïve confiance insiste sur sa culpabilité: "Je n'en avais nul droit puisqu'il faut parler net" . Il imite ainsi son roi:
"
Que m'avaient-ils fait? nulle offense". Le succès sera bien différent, car les jeux sont déjà faits: "A ces mots, on cria haro sur le baudet": Haro, cette clameur horrible donnait le signal du déchaînement populaire sur un coupable, celui-ci n'est plus un âne mais un "baudet".

 * 56"un loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,

Ce pelé, ce galeux d'où venait tout le mal".
Au royaume de la langue de bois, on s'offre le luxe d'un simulacre de procès. Il suffira pour cela d'un juge mal dégrossi, choisi surtout à cause de sa brutalité bien connue. Ses preuves se limiteront à des affirmations violentes: "
Il fallait dévouer... maudit (voué au malin)...d'où venait tout le mal", à des insultes: "pelé=misère,...galeux=contagieux... à trois démonstratifs pointés sur la pauvre bête dans un geste accusateur.

* 59 "Sa peccadille fut jugée un cas pendable". Il suffit donc pour envoyer un innocent à la potence qu'une foule anonyme (la forme "fut jugé" est passive: pas de responsable nommé) en décide ainsi. La structure de l'alexandrin, qui place aux deux extrémités: "pendable....et .. cas pendable", deux notions inconciliables en bonne justice, pour les identifier l'une de l'autre à l'hémistiche: "fut jugée", souligne le caractère paradoxal et arbitraire de ce retournement.

  • 60 "Manger l'herbe d'autrui, quel crime abominable!
    Rien que la mort n'était capable
    D'expier son forfait: on le lui fit bien voir
    ".





  • IV- Du cynisme des hommes détenteurs d'un pouvoir.

Quand l'horreur d'un fléau naturel est surpassée par celle du cynisme des hommes détenteurs d'un pouvoir.

Les assistants manipulés par l'orateur et soulagés d'avoir trouvé leur victime s'en donnent à coeur joie: indignation absurde, cruauté, la formule au style indirect libre évoque les cris hostiles de la foule.
Sur la lancée dans le second hémistiche du Vers. 62, c'est l'exécution, anonyme elle aussi du "
on". La Fontaine laisse imaginer la fin affreuse. Comme au début, lorsqu'il évoquait les ravages de la peste, il nous épargne tout voyeurisme: la retenue classique, c'est cela!

Il est difficile de trouver fable plus sombre, ici l'horreur d'un fléau naturel est surpassée par celle du cynisme des hommes détenteurs d'un pouvoir. La Fontaine dans sa morale en tire une leçon très amère:

  • "Selon que vous serez puissant ou misérable,
    "Les jugements de cour vous rendrons blanc ou noir".

Depuis Le Loup et l'Agneau, composé il y a plus de 10 ans, son opinion n'a pas changé:
"
La raison du plus fort est toujours la meilleure", et c'était celle déjà des Anciens qui lui avaient servi de modèles.

Pour Les animaux malades de la Peste, il s'est inspiré de prédicateurs du XVI ème siècle qui dénonçaient la discrimination sociale pratiquée chez certains confesseurs, indulgents aux crimes des Grands et impitoyables aux faiblesses des humbles.. Chez La Fontaine l'alternative est sans nuance:
Dominant ou dominé (petit ou grand).

"Les jugements de cour":nous en voyons ici 3 aspects: La cour du roi, une cour de justice, la justice d'une foule en colère, il s'agit d'une force qui impose pour son profit sa loi à plus faible qu'elle.
Faut-il faire de La Fontaine un champion de la justice sociale? Ce n'était pas sa préoccupation véritable mais il ne craignait pas non plus la disgrâce n'ayant jamais connu la faveur, ni l'emprisonnement non plus, cependant nous pouvons saluer ici son indépendance d'esprit et sa lucidité, remarquables en un temps où la volonté royale paralysait chez beaucoup le libre exercice de la pensée. Rappelons aussi la belle fidélité du poète en ses débuts pour son ami Nicolas Fouquet lorsque la colère du Roi s'abattit sur ce dernier.

La Fontaine connaît l'art de faire varier les tons utilisant tour à tour les tons très oratoires lors de la description de la peste, le style doux de l'élégie lors de la peinture apitoyée des animaux, le discours musclé du lion avec son habileté démagogique, le discours de complaisance lors de l'absolution servilement accordée à celui-ci par le renard; Enfin nous reconnaissons les accents naïf d'une complainte lors des aveux de l'âne, puis la hargne et la violence des invectives populaires à la fin du récit.
Cette variété de registres est absolument dans la façon de celui qui proclamait:
"diversité, c'est ma devise", nous en trouverons bien d'autres exemples!