Commentaire proposé par Caterina Consigliere, Loe Certano, Joaquin Lecaros

Loe Certano

Joaquin Lecaros

Caterina Consigliere

   

 

     Nous sommes en présence de l’extrait de « Paul et Virginie » œuvre écrite par Bernardin De Saint-Pierre en 1788. Jacques Henry Bernardin De Saint-Pierre est né en 1737 à Havre. Depuis un jeune âge, il vit une vie remplie d’aventures. Après un séjour de trois ans dans l’Ile Maurice il intériorise quelques observations scientifiques et réflexions personnelles qui influencerons notamment dans ces futures œuvres.

    L’œuvre qu’on analysera raconte l’histoire de deux enfants vivants sur l’Ile de France (Ile Maurice). Issus de deux familles, Paul et Virginie sont élevés comme frère et sœur en pleine nature. Le paysage tropical est décrit en détail. Ce récit est enchâssé et présente rétrospectivement l´histoire de Paul et Virginie par un vieillard de l'île à un voyageur européen venu de France métropolitaine.

    Nous nous demanderons en quoi cet extrait expose une critique à la société européenne en analysant l’espace idyllique, suivie par la comparaison de la vie sauvage avec la société urbaine.

 

     Tout d’abord on analysera l’espace idyllique présent dans cet extrait. Dès la première ligne le vieillard raconte cette histoire à un voyageur européen mais aussi aux lecteurs « Vous autres Européens » l.1. Le cadre ou se déroule l’histoire est naturel et exotique. Des fruits comme le « bananier »l.13 « cocotier » l.20 et « oranger » l.21 provoque sur le lecteur du XVIIIe siècle un certain mystère et attraction envers ce lieu. Il est très présent le champ lexical de la nature, la couleur verte « arbre » l.9 «récoltes » l.11 « feuilles » l.15 et « tamarins » l.14. Cette description détaillée donne la sensation de vitalité. De plus il ne faut pas oublier que le nom Virginie nous renvoie à la vierge, la pureté donc la nature. Bernardin nous montre une nature parfaite et idéale à travers les « fleurs » l.10 et 22 « fruits » l.10 et 21 et « fontaine » l.20. Paul et Virginie sont très liés à la nature, le temps et la routine de la société n’existe pas pour eux « les périodes de leur vie se réglaient sur celles de la nature » l.8-9. Ils grandissent au milieu de la foret et ils se guident à travers le jour et la nuit, les ombres et la croissances des arbres « Mon frère, disait-elle, est de l’âge du grand cocotier de la fontaine, et moi de celui du plus petit. Les manguiers ont donné douze fois leurs fruits, et leurs orangers vingt-quatre fois leurs fleurs depuis que je suis au monde » La nature est lié avec la nature humaine et l’esprit. Une manière de rendre notre esprit propre et libre de tous les vices soit la colère, la peur ou l’avarice c’est de rentrer dans la réflexion de soit même et l’auteur nous a créé une ambiance parfaite qui nous exclut de tout la négativité. A la ligne 42 il décrit a Virginie comme « douce, modeste, confiante », c’est-à-dire qu’elle ne fut jamais corrompue par la société car elle n’a jamais vécu dans la civilisation. Bernardin appui la théorie du philosophe Rousseau qu’il dit que l’Homme nait bon mais il est corrompu par la société. Virginie est comparée avec Eve et Paul avec Adam. Ce récit se base sur le premier homme et s’oppose sur la théorie de l’évolution humaine. Cette histoire se déroule dans le Paradis (Jardin d’Eden) donc d’une manière, Bernardin compare l’Eden avec l’Ile dont ils se trouvent Paul et Virginie.

 

     D’autre part on analysera la comparaison de la vie sauvage avec celui de la société urbaine. Pour commencer on a trouvé plusieurs références au monde européen et l’île. Tentées d’une vision négative due à la focalisation interne du narrateur de cet extrait, favorise la subjectivité lors de la description. Ces références au monde européen sont, la plus part du temps, attachées à une référence à la nature sous forme d’antithèses: « préjuges » et « tant de lumières » (l.2 et l.3) ; « petite sphère de connaissances » et « la nature et le cœur » (l.5 et l.6) ; « jouissances artificielles » (l.5) ; « Leur besoins et leur ignorance » (l.29) et « riches et savants » (l.28-29). Cette comparaison entre les deux mondes présente un conflit entre la nature et la culture formant ainsi une opinion au lecteur a faveur de la liberté de l’esprit, de la vie simple et naïve et de la beauté de l'humanité. La vie en harmonie avec la nature est objet d’éloge dan cet extrait, des mots comme « plaisir » (l.3), « félicité » (l.30), « homme pur » (l.30) etc. renforcent ce concept. La comparaison mythologique avec les faunes et les dryades valorisent le mode de vie des enfants en les associent a des petites divinités. En opposition a se « monde parfait » les termes péjoratifs envers Europe « petite » « artificielles » « corrompu » « malheureuse » et « dépravé » forment une idées assez pathétique de la société européenne contre la vie simple et naturelle sans être corrompus par la culture européenne, laquelle remplie la vie de toutes formes de dépravation morale dont l’être humain démontras au cours de son histoire.

     Mais avant tous on ne doit pas perdre notre esprit critique, Est-ce que ce monde parfait n’est pas autre chose ? Celas on peut le voir par la description idyllique de l’ile, qui nous éloigne de la réalité, en plus bernardin utilise deux sources mythiques, la mythologie gréco-romaine et la mythologie biblique. Cette dernière introduite par des allusions a Adam et Eve « Jardin d’Éden » (l.39) peut sous-entendre l’annonce d’un malheur : la fin de la vie au paradis, l’âge d’or (l’extrait est raconté en rétrospective, vue du passée heureux qui peut se terminer). Les antithèses des mots 'lumières' (l.3) avec 'ombre' (l.9) et 'jour' (l.9) avec 'nuits' (l.14) représente la claire opposition du récit entre la société urbaine et la nature de l'île où l'histoire se déroule. Un dernier indice est la conformité qu’on peut percevoir dans l’extrait, ce monde est si parfait qu’il ni as pas une remise en cause de celui-ci et s’ajoute un esprit de ne pas tenter à chercher autre chose, évitant un développement de l’esprit curieux de l´homme qui cherche à apprendre de plus en plus.

    

 

     En conclusion on peut voir comment ce récit nous montre de manière positive la vie dans l'île de France pour critiquer la société et l'urbanisation du monde actuel en comparant l'île avec le Jardin d'Eden. Bernardin représente la société européenne comme superficielle et dépravé purtant que l’ile dont il se trouve Paul et Virginie et décrite comme parfaite. En fait cette vie sauvage monte une retourne aux choses basiques de la vie et pas aux problèmes crées par l'homme, avec les guerres, l'esclavage, la pauvreté, entre autres. Ceci représente aussi la grande distance qu'il y a entre la société européenne de l'époque avec le paradis comme un exemple inaccessible. On peut comparer ce récit avec 'La vie et les étranges aventures de Robinson Crusoé' de Daniel Defoe (les deux écrits pendant la même époque) inspiré par l'histoire réelle d'un marin écossais de nom Selkirk, qui vécut de 1704 à 1709 seuls sur une île déserte au sud du Chili.