Gargantua, publié en 1534, est un roman de l’écrivain humaniste et médecin français François Rabelais (1483- 1563), qui signe parfois ses œuvres sous le pseudonyme Alcofribas Nasier, une anagramme de son nom. Le roman de cet humaniste raconte la vie du personnage éponyme de cette histoire, le géant Gargantua. Il a été censuré et très critiqué à cause des thèmes duquel il parle et les critiques qu’il fait à certaines institutions, comme c’est le cas de l’Église. Dans cet extrait, on nous raconte l’éducation humaniste de Gargantua lorsque Ponocrates était son précepteur.

De quelle manière nous est présentée l’éducation humaniste et quelle est l’importance de celle-ci ?

Pour cela, on analysera dans un premier temps les caractéristiques du texte, ensuite sa relation avec l’Humanisme et finalement, l’importance de l’étude et la routine de Gargantua.

Dans un premier temps, on peut observer que l’extrait comporte différentes caractéristiques qui nous permettent d’en tirer différentes conclusions ou pensées. Par exemple, le temps de verbes dominant du texte c’est l’Imparfait avec une valeur descriptive : tout ce que Gargantua fait dans une journée nous est décrit en détail pour mieux comprendre l’importance de ce qu’il fait. De plus, on peut déduire que ce sont des activités qu’il réalise tout le temps et tous les jours de facon constante. Ces actions sont importantes mais deviennent une routine : « s’éveillait » (l.1) ; « frottait » (l1) ; « son précepteur répétait » (l.6) ; « Considéraient l’état du ciel » (l.7) ; « Monsieur l’Appétit venait, et (…) s’asseyaient à table. » (l.21).

Ensuite, le texte est narré par un narrateur témoin avec un point de vue interne, qui raconte tout ce que le géant fait avec son précepteur. Cela nous permet d’observer de quelle manière Gargantua est éduqué, et donc de répondre à notre question.

Puis, on peut constater que les compléments circonstanciels de lieu et de temps jouent un rôle important puisqu’ils créent une chronologie dans le récit et permettent d’observer le rythme auquel Gargantua réalise ses activités. De plus, on arrive à apprécier l’importance du temps dédié par le personnage éponyme à chacune des choses qu’il fait dès qu’il se réveille jusqu’à la fin de la journée : « S’éveillait donc Gargantua environ quatre heures du matin. Cependant qu’on le frottait(…) » (l.1) ; « Là » (l.6) ; « Au soir précèdent » (l.8) ; « Ce fait(…)durant lequel »(l.9) ; « deux ou trois heures »(l.11) ; « Puis »(l.12) ; « Ce fait » (l.14) ; « Là attendant » (l.19), etc.

Finalement, grâce à quelques procédés, puisqu’il n’y pas beaucoup, et à la description, on peut compléter notre vision de la journée de Gargantua. Par exemple, grâce à l’énumération de la ligne 9, on peut conclure la quantité d’activités développées et réalisées par le personnage. « Ce fait, était habillé, peigné, festonné, accoutré et parfumé (…) ». Cela nous permet aussi de connaître la dédicace de la part des autres envers lui.

 

Dans un deuxième temps, on observe que ce texte comporte un style humaniste lors de la vision de l’éducation et les pensées de l’auteur, un humaniste, se reflètent dans le récit.

La recherche d’un homme complet et bien formé est une des principales idées transmises dans cet extrait : Gargantua connaît la religion, la bible, observait les astres et le ciel, apprenait ses leçons par cœur, savait lire, jouait au jeu de paume, récitait, connaissait la nature de ce qu’il mangeait et apprenait l’arithmétique : « s’adonnait à révérer, adorer, prier et supplier le bon Dieu » (l.4-5) ; « Eux retournant, considéraient l’état du ciel . » (l.8). Il doit maitriser diverses disciplines, lesquelles sont considérées comme fondamentales pour son bon développement.

Ensuite, le thème de la religion parmi les disciplines exercées par l’élevé est très important. Dans l’humanisme, la religion et l’éducation de celle-ci doit être accessible à tous et doit être considérée comme essentielle dans la vie de chaque personne. C’est pour cette raison que Gargantua prie plusieurs fois dans sa journée, ce qui nous permet de conclure que c’est quelque chose d’importante pour lui et pour son précepteur, Ponocrates : « rendaient grâce à Dieu par quelques beaux cantiques faits à la louange de la munificence et bénignité divine. «  (l.28-29)

Finalement, le principe de liberté est aussi très présent. Le fait que l’éducation se réalise lors des activités de Gargantua comme se peigner, manger ou jouer, nous permet de constater que l’essentiel de l’idée d’éducation idéale de Rabelais ne se situe pas dans une salle de classe ou dans un salon, mais dans le quotidien de chaque personne : « Puis allait ès lieux (…) Là son précepteur répétait ce qui avait été lu (…) » (l.6-7).

 

Enfin, dans un dernier temps, on constate que le champ lexical de l’étude et de l’éducation est très présent dans ce texte : « lue » (l.2) ; « leçon » (l.4) ; « avait été lu » (l.7) ; « lecture » (l.13) ; « récitaient » (l.19) ; « Sentences », « leçon » (l.20) ; « histoire » (l22) ; « Apprendre » (l.30). Cela nous permet de savoir et de connaître l’importance de l’étude. À chaque moment du jour, Gargantua est en train de se cultiver et de s’éduquer. Il n’y a pas un moment où il ne fait rien. L’importance de réaliser un jour normal est présentée. Cela s’ajoute aussi à l’idée développée dans le deuxième axe. D’après Rabelais, celle-ci est une manière plus efficace de s’instruire et est aussi un principe humaniste : s’instruire librement.

 

En conclusion, on peut dire pour répondre à notre question, que l’éducation humaniste nous est présentée comme une éducation idéale, qui est capable d’apprivoiser tous les moments du jour et d’entretenir l’élève. Il est capable de s’éduquer et d’apprendre d’une forme plus libérale et grâce à des différentes activités. Elle est importante puisqu’elle permet l’Homme de se former librement, de devenir quelqu’un qui peut penser en forme rationnelle et qui peut dominer différentes disciplines : il devient un homme complet.