Par Sebastian Lecaros Mario Escobar Pedro Drapela Jorge Diaz Benjamin Miranda

Le texte à étudier est un extrait de La Peste, roman publié en 1947 de l'écrivain, dramaturge, essayiste, et philosophe français naît en Algérie, Albert Camus.

 Ce livre à été écrit a la suite de la seconde Guerre Mondiale, d'où les horreurs vécus ont été source d'inspiration pour Camus. Le roman est un reflet en soi de l'occupation allemande en France, d'ou nous pouvons prélever plusieurs lectures: un simple roman, une allusion a la seconde guerre mondiale et un apologue (l'œuvre incite un devoir de mémoire et comporte une morale). Ce fragment du chapitre 6, partie II, composé de trois paragraphes, nous met face au portrait d'un des personnages de l'histoire, Joseph Grand.

Aussi, nous étudierons diverses facteurs de la description du personnage qui nous permettrons de répondre à la question: de quelle manière Joseph Grand représente la figure parfaite de l'anti héros?

Pour ce faire on s'intéressera premièrement à analyser la description physique de Grand, pour ensuite  étudier le dégagement d'une description au niveau psychologique et finalement voir la situation où se trouve le personnage du point de vue social. On va ainsi fréquemment contraster ce portrait de l'anti héros avec la figure d'un héros exemplaire, de telle sorte à mettre en valeur la forme laquelle ce personnage personnifie, justement, l’idéal de l’anti héros.

Premièrement, on peut voir clairement comment Camus nous montre un personnage physiquement dénigrant. En effet, on voit ceci déjà dans la première ligne de l’extrait: “Joseph Grand n'était rien de plus que le petit employé de mairie dont il avait l'allure". Justement, ici on rencontre un rapport entre l’apparence physique et la situation sociale du personnage, il a l'apparence du petit employé qu'il est, il ne semble pas grand chose à le voir, un homme commun ou peut-être en dessus de cette perception. Puis, en suivant la narration à la ligne 4, le narrateur le décrit comme un homme long et maigre, et progressant en la lecture on trouvera entre les lignes 5 à 7 la phrase suivante: "[...] S'il gardait encore la plupart de ses dents sur les gencives inferieures, il avait perdue en revanche celles de la mâchoire supérieure.". Ces 2 phrases forment l'image d'un individu qui est loin d’être agréable a la vue, qui ne possède point les caractéristiques d'un homme beau et qui cause une certain dégoût même au lecteur. Encore,  dans la phrase citée entre les lignes 5 à 7, on distingue l'utilisation des mots "Si" (S'il) et "en revanche", dans une fonction de contraposition, que créent l'image de quelqu'un d'incomplet physiquement, qui n’accomplit pas la figure d’un homme moyen. Á la suite du texte les remarques dénigrantes vis-à-vis de son visage et principalement  de son sourire augmentent: " Son sourire qui relevait surtout le lèvre du haut, lui donnait ainsi une bouche d'ombre ", ligne  qu’en se référant à la partie physique, nous montre la laideur de sa bouche par la métaphore « une bouche d’ombre ». En synthèse, le narrateur nous forme l'image de quelqu'un qui à premier vue, c'est à dire physiquement, semble être le contraire d'un héros, donc un anti héros.

Effectivement, il ne comporte aucune caractéristique physique d'un héros, qui souvent crée une image de respect et admiration sur l'autre (au contraire de Grand). Cet effet se réalise souvent grâce à des figures de style amplifiant la beauté et une description qui insiste sur la merveilleuse allure du personnage, au contraire de Grand. Or, on trouve des figures de style (hyperbole et métaphore): « il flottait au milieu de vêtements » ; « une bouche d’ombre » et une description mais qui cherchent l’effet complètement contraire à l’effet de ces procédés dans les portraits héroïques.   Joseph Grand a donc une apparence désagréable: Il est mal vêtu, son sourire cause dégoût, et son physique aucune admiration; un anti héros dans le superficiel.
 
La première partie de la description du personnage se centre alors sur ses caractéristiques physiques, et forme les premières idées d'un antihéros par excellence. En effet, la forme laquelle on nous présente Grand évoque la forme dont on pourrait éventuellement connaître ce personnage en la vie réelle, en partant par le physique.  En conséquence, le narrateur va suivre sa  description du personnage par  un autre élément humain, la psyché.

 
Le narrateur fait son première approche aux caractères psychologiques à la ligne 9, quand il nomme la "bouche d'ombre", cet rapport peut être expliqué par une intertextualité existante avec Arthur Rimbaud, qui faisait appel à la figure de sa mère de cette manière a cause de son caractère fort et peu affable, mais cette métaphore va être plus une supposition à première vue du narrateur, qu'une vrai caractéristique de Joseph Grand. Ensuite, à la ligne 17, on ferra appelle a Grand comme "un esprit non prévenu", qui est surpris par les conséquences et la "manière d'être" de la vie. Cette idée d'une vie qui n'est pas comme il s'espérait est montrée aussi a la ligne 33: " [...] avec une sourire mélancolique", cette phrase montre de manière nette la mélancolie qui bouleverse Grand, des rêves pas accomplis et une vie qui peut sembler misérable pour quelqu'un qui avait des hausses expectatives. Cependant, il n’y a pas exclusivement des  choses négatives qui définissent Joseph Grand, le texte nous dit que " ce n'était pas l'ambition qui faisait agir Joseph Grand " (lignes 31 - 32), et affirme que tous ce qu'il avait attache en sa vie, il le avait fait par des "moyens honnêtes" (ligne 34), et "par fidélité à un idéal" (ligne 37). Ainsi, on peut qualifier Joseph comme un personne honnête, pas emportée par le matériel, et surtout, fidèle à ses idéales. Or, il lui manque un élément qui l'éloigne de la figure d'un héros et l'approche au antihéros: son manque d'initiative et de force intérieure, il se montre passif et accepte une vie qu'il ne aime pas, et qui fait des ses jours une honte monotone, pour le reste de ses jours. Justement, la figure du héros traditionnel se caractérise par la capacité du personnage à affronter les adversités et à aller au-delà de ce qui est imposé par la vie et le destin ( en effet, la principale adversité du héros antique et classique est son propre destin). Pourtant, Grand, même s’il a une posture de déception face à la vie, va rester dans une position passive et va se soumettre à ce qui lui donne à faire le destin.

 

 Le narrateur nous montre donc la mentalité de l’antihéros dans cette description, en complétant le portrait conventionnel. Pour finir, on analysera la vie du personnage, Joseph Grand : les traits qui nous permettent d’en déduire quelques caractéristiques de sa vie personnelle et professionnelle.

 Dans sa vie professionnelle Grand se rend un personnage quasi insignifiant, dans un métier avec des tache simples et pénibles, c'est un métier que personne ne peut y aimer réellement dans sa vie, mais malgré que les taches semblent inutiles et pénibles à exécuter  "à réviser les tarifs des bains-douches de la ville "(l.14) ; "les éléments d'un rapport concernant la nouvelle taxe sur l'enlèvement des ordures ménagères"(l.15-16) , le personnage les fait , il exerce des taches utiles a la société sans en récupérer aucun mérite. Ensuite, il y a un curriculum de la vie professionnelle de Grand qui semble être très court et résumé, ce qui traduit que sa vie a subi très peu de changements, en se tournant monotone et moyenne. De plus, on a l'impression que sa vie est, en fait, son métier, puisqu’on ne trouve pas des traits qui nous permettraient de former une hypothèse de la partie sociale (amis, femme, famille, etc…) et un employé de  mairie comme Joseph Grand doit passer une grande partie de la journée au travail. Nous observons aussi, dans son curriculum, qu'il n'a jamais monté de grade ce qui reflète une vie qui n'avance pas dans la société, mais pas seulement par la difficulté de faire ceci dans cette société, aussi par le manque d’initiative déjà nommé. Enfin, il y a de nouveau des allusions aux sourires "un sourire mélancolique"(l.33),  "lui souriait beaucoup"(l.36), ce qui traduit qu'il approuve sa vie bien qu'il en a quelques regrets de sa vie sociale que le narrateur semble cacher.

La figure du héros traditionnel ne nous donne pas souvent des grandes tâches sur la vie professionnelle, surtout parce que dans l’antiquité, l’héros était souvent un semi dieu et il a toujours appartenu a la noblesse. Or, ce n’est pas le cas chez Grand, qui est un personnage loin d’être partie de l’aristocratie de la société et qui a comme principale occupation le travail dur sans récupérer à priori aucun mérite.

 

Nous nous trouvons donc face à un personnage totalement éloigné de la figure de l’héros traditionnel dans toutes les caractéristiques possibles : physiquement, Joseph est presque dégoutant, psychologiquement, il est un être soumis à les possibilités du destin est passif face à la vie qui passe devant lui, et dans le cadre sociale, il est une personne qui participe de forme silencieuse à un travail exécrable à basse rémunération et qui ne lui permet donc aucune possibilité monter dans l’échelle sociale. Ainsi, Joseph Grand reste un personnage qui remplit de manière parfaite la position de l’antihéros, et va donner ainsi une visée plus réaliste à l’œuvre de Camus.