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LES FORMES POÉTIQUES

ABÉCÉDAIRE ROMANCÉ - Brève histoire dont chaque mot commence par un lettre différente : le premier par un A, le deuxième par un B, etc.  

À bord, chacun devait enlever facilement gants, haut-de-forme inconfortables. Je kilométrais les miles nouveaux ou, plutôt que râler stupidement, tirais une voile wagnérienne ... Xénophon y zozoterait !

Ayant beaucoup cueilli d'émouvantes fleurs grises

Herbe ! Ici jamais Kriss, lame malaise, ni ...
On pourrait quelquefois retrouver sans tristesse
Un vieux wagon ...
Xavier ! Yvonne ! Zoé !
Tristan Derème

ACROSTICHES - Poème composé de vers dont les lettres ou les mots initiaux ( et/ou finaux ) forment un mot lisible de haut en bas ou de bas en haut.  

A mour parfait dans mon cœur imprim A
N on très heureux d'une que j'aime bie N
N on, non, jamais cet amoureux lie N
A utre que mort défaire ne pourr A

QUAND je mets à vos pieds un éternel hommage,
VOULEZ-vous qu'un instant je change de visage ?
VOUS avez capturé les sentiments d'un cœur
QUE pour vous adorer forma le créateur.
JE vous chéris, amour, et ma plume en délire
COUCHE sur le papier ce que je n'ose dire.
AVEC soin de mes vers lisez les premiers mots :
VOUS saurez quel remède apporter à mes maux.
Alfred de Musset
CETTE insigne faveur que votre cœur réclame
NUIT à ma renommée et répugne à mon âme.
George Sand

 

BALLADE- Poème lyrique chanté au Moyen Age accompagné d'un instrument à cordes, composé de trois strophes souvent isométriques, suivies d'un envoi qui nomme le dédicataire du poème. Toutes les strophes sont construites sur le même schéma de rimes et l'envoi correspond en général à la deuxième moitié d'une strophe. Chaque partie se termine par un refrain. On distingue deux formes les plus fréquentes : la petite ballade : trois huitains d'octosyllabes suivis d'un quatrain et la grande ballade : trois dizains suivi en principe d'un quintil. La ballade balladante est un cas à part ; elle a trois septains d'heptasyllabes (ababbcc) et un envoi de quatre (bbcc).
Elle fut employée jusqu'à nous fort habilement par Banville et la plupart des Parnassiens mais le maître en ce genre restera toujours François Villon.

COMPLAINTE- Poème populaire de tonalité triste en principe construit sur deux rimes et à forme relativement libre. Dans la poésie moderne, souvent l'idée de mort y est mise en scène.

COMPTINE- Petit poème ludique qui sert à compter dans un groupe pour désigner celui qui tiendra telle ou telle place dans le jeu.

Épitaphe- Court poème en l'honneur d'un défunt. Selon l'étymologie du mot (épi - "sur" et "taphos" - sépulture, ce poème est censé être inscrit sur la tombe ou le tombeau. Il peut être grave ou plaisant.

FABLE- Récit allégorique qui met en scène le plus souvent des animaux et teminé par une morale.

FABLIAU- Court récit burlesque médiéval en vers octosyllabiques à rimes plates. Son but est de distraire et d'égayer.

GLOSE- Poème qui parodie un autre poème très connu à raison d'un vers parodié par strophe.

HAÏKU- poème japonais limité à dix-sept syllabes réparties en 3 vers 5-7-5.

LAI- Petit poème narratif ou lyrique, à vers courts, généralement de huit syllabes, à rimes plates.

MADRIGAL- Poème de genre. Pièce de vers au tour galant ou tendre.

NEUVAIN- Poème de neuf vers ; strophe composée de trois rimes ou de quatre rimes.

ODE - Poème lyrique célébrant de grands événements, de prestigieux personnages.

PANTOUN- poème composé de strophes de quatre vers dont les vers 2 et 4 d'une strophe reviennent comme vers 1 et 3 de la suivante.  

Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !

Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige ...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !

Harmonie du soir, de Baudelaire, tiré des "Fleurs du Mal"

 

PASTOURELLE- Forme poétique de langue d'oïl (Picardie). Alternance de couplets et de refrains accompagnée d'une mélodie. Elle raconte la séduction d'une bergère par un chevalier.

POÈME EN PROSE- Forme née au XIXème siècle qui n'a recourt ni à la rime ni à la strophe. Il utilise l'image, le rythme et la musique des mots.

POÈME EN VERS LIBRES- Écrit en vers ne respectant pas le principe de la rime.

RONDEAU- Poème de treize vers sur deux rimes, trois strophes en octosyllabes ou en décasyllabes de 5, 3, 5 avec une pause au cinquième et une au huitième, et dont le ou les premiers mots se répètent après le huitième vers et après le treizième, sans être eux-mêmes des vers. Fort en honneur au XVIe et au XVIIe siècle, est encore quelquefois employé. Musset en rima quelques-uns. Les plus célèbres sont ceux de Clément Marot, de Benserade et de Voiture.
Le rondeau redoublé se construit sur deux rimes et se compose de six quatrains à rimes croisées, commençant alternativement par la rime féminine et par la rime masculine. Les vers du premier quatrain forment successivement le quatrième vers des quatrains no 1, 2, 3, 4 et 5. Le sixième quatrain se complète par un refrain formé des premiers mots du rondeau.

SONNET- Originaire de l'Italie où Pétrarque le mit à l'honneur, le sonnet est un poème à forme fixe strictement codifié. 14 vers sont répartis en 2 quatrains et deux tercets. Les 8 premiers vers sont construits sur 2 rimes seulement sous la forme ABBA/ABBA. Ils doivent être semblables de disposition, et présenter chacun à l'intérieur deux rimes plates. Les tercets riment en CCD/EED ou CCD/EDE. Le dernier vers du sonnet est appelé "chute". Il doit être particulièrement brillant ou induire à la rêverie.
En France, on ne trouve pas de sonnet avant le XVIe siècle, durant lequel Ronsard, Du Bellay et tous les poètes le cultivèrent avec ardeur. Le XVIIe siècle s'engoua du sonnet, et Boileau put écrire : «Un sonnet sans défaut vaut seul un long poème. » Mais le XVIIIe siècle l'abandonna presque complètement. Le romantisme le remit en honneur au XIXe siècle, et les parnassiens en tirèrent un beau parti. Parmi eux, J.-M. de Heredia porta le sonnet à un haut degré d'expression et de perfection.

TESTAMENT- nom masc. - Texte dans lequel un individu précise la manière dont il veut que l'on dispose de ses biens après sa mort.
ETYM.: du latin testamentum.
Le testament peut devenir une forme poétique comme en témoigne par exemple celui de Villon (1462).

TRIOLET- Poème de huit vers, généralement des octosyllabes. Le premier, le quatrième et le septième vers sont les mêmes, d'où le nom de la pièce; de même, le second vers est repris au huitième. Le triolet convient à l'expression de pensées gracieuses ou satiriques.

VILLANELLEnom fém. - A l'origine, chanson, danse ou poème d'inspiration pastorale et populaire, la villanelle ne fut soumise à une règle fixe qu'après la célèbre villanelle de Passerat.
Poème à forme fixe composé d'un nombre impair de tercets, suivi d'un quatrain final et dans lequel le premier vers du premier tercet forme le troisième vers des strophes 2 et 4, etc. Le troisième vers du premier tercet forme le troisième vers des strophes 3 et 5, etc. Ces deux vers figurent ensuite dans le quatrain final.
ETYM.: de l'italien villanella = " chanson villageoise".

VIRELAI- Poésie en vers courts sur deux rimes composée de trois strophes de structure semblable suivie d'un refrain qui équivaut à une demi-strophe pour le nombre des vers, leur longueur et la disposition des rimes. Il peut s'étendre sur plusieurs strophes avec une répétition irrégulière du refrain ou avec renversement du schéma de la strophe à deux rimes - aaabaaab devient bbbabbba

 

Les Mètres en poésie

La mesure de ces vers est décrite par des noms tirés principalement du grec. Certains mètres sont plus courants que d'autres (bien que, dans la poésie contemporaine, règne une grande liberté). Ils sont signalés ici par la mise en gras :

L'alexandrin se nomme ainsi depuis le XVe siècle. Le nom fait référence au Roman d'Alexandre, œuvre de la fin du XIIe siècle célèbre pour l'avoir associé au style épique. Les premiers alexandrins datent cependant de la fin du XIe siècle.

En poésie française, un vers de plus de huit syllabes doit comporter une césure, dont les règles de placement varient avec le temps. Par exemple, l'alexandrin classique porte une césure après la sixième syllabe, ce qui permet de couper le vers en deux hémistiches (« moitié de vers »). Par exemple, le décasyllabe suivant se découpe en deux cellules inégales :

Maître Corbeau, // sur un arbre perché, (Jean de La Fontaine, Fables, livre I, « Le Corbeau et le Renard »)

Dans le décasyllabe, la césure partage en général le vers en 4 puis 6 syllabes ou 6 +4 (5+5 est possible mais moins apprécié). Quand un poème n'est composé que de vers identiques, on le qualifie d'isométrique. Dans le cas contraire, le poème est hétérométrique.

Règles de lecture

Les règles de lecture actuelles du vers français sont strictes : en effet, il convient d'en respecter la prosodie pour donner à entendre le nombre de syllabes voulu. Ces règles ont cependant varié avec le temps, en s'adaptant aux évolutions de la prononciation du français. On peut indiquer ici les plus importantes :

  • tout -e de fin de mot, quand il représente un e « caduc » est lu devant une consonne, sauf après voyelle (-ie, -ue). Il s'élide (il est remplacé par une apostrophe) devant une voyelle. On le prononce ailleurs dans un mot ;

  • dans les désinences -es et -ent, il est prononcé (devant un mot commençant par une consonne ; dans ce cas, le -s et le -t se font entendre en liaison) ou non (devant un mot à initiale vocalique voyelle) selon les cas ;

  • en fin de vers, le e « caduc » subit l'apocope (en fait, il est très souvent prononcé, et ç'a été le cas pendant des siècles ; la chanson populaire en porte encore la trace ; il n'a cependant jamais compté pour une syllabe) ;

  • les semi-voyelles [j] (initiale de yourte), [w] (de ouate) et [ɥ] (de huit) suivies d'une voyelle peuvent être vocalisées. C'est ce que l'on nomme la diérèse. Ainsi, lion [ljɔ̃] sera lu lïon [lijɔ̃]. Si, à l'origine, on ne choisissait pas de prononcer ou non tel ou tel mot avec une diérèse (des règles liées à l'étymologie étaient définies), actuellement, la diérèse est un choix du poète ;

  • l'inverse, synérèse, consiste à prononcer les mêmes phonèmes comme des consonnes. C'est la prononciation normale dans la langue courante mais, dans la poésie classique, n'était prononcés en synérèse que certains mots contenant [j], [w] et [ɥ] répondant à des critères étymologiques précis. À partir du XIXe siècle, la synérèse s'est imposée au détriment de la diérèse, qui reste rare et marquée ;

  • il est entendu que l'hiatus n'est pas jugé agréable à l'oreille. On l'évitera autant que possible par la prononciation des liaisons, même quand elles semblent peu naturelles en français parlé. Se reporter à l'article consacré pour plus de détails ;

  • on fait normalement entendre une légère pause à la fin de chaque vers. Les enjambements peuvent ne pas être suivis de cette légère suspension pour que la syntaxe soit plus claire. On n'oubliera cependant pas que la poésie se caractérisant par un écart plus ou moins important avec la langue courante, le non-respect de la prononciation attendue n'est normalement pas un problème.

 

 

 

 

 

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Vers_(po%C3%A9sie)#M.C3.A8tres