Délire II : L’Alchimie du Verbe

 

Nous sommes en présence d’un extrait du “Délire II : L’Alchimie du verbe” poème appartenant à l’ouvrage “Une saison dans l’enfer” recueil écrit par Arthur Rimbaud, écrivain français de la deuxième moitié du 19èmesiècle.

Arthur Rimbaud est un enfant qui n’a pas connu son père et qui a été élevé par une mère stricte. Il a toujours été un excellent élève, qui en plus avait une fascination avec le voyage. Il commence à écrire très jeune, à l’âge de 15 ans. Il a eu une relation avec l’aussi poète Paul Verlaine. C’est grâce à ça, qu’il entre dans le cercle de la bohème parisienne. Arthur Rimbaud voulait changer le monde avec sa poésie et il avait l’impression de pouvoir le faire. À 20 ans, il se rend compte que c’est impossible et arrête d’écrire.

“Une saison dans l’enfer” le recueil le plus explicitement autobiographique de Rimbaud sera écrit, suite à la fin de sa relation avec Verlaine et durant son exile à Londres, et publié par lui-même en 1873. Ce sera la dernière chose qu’il écrira dans sa vie.

Cette œuvre est divisée en 10 parties. La partie étudié, le Délire II semble retracer l’expérience de la voyance, il traite sur l’ambition est le désarroi du poète. Il est divisé en deux parties, un première en versets puis une en vers (3 quatrains)

Pour analyser cet extrait nous nous demanderons en quoi ce poème évoque-t-il le désarroi du poète ?

Pour répondre a notre problématique, dans une première partie nous nous intéresserons au Marques de L’autobiographie, puis à La recherche d’une méthode, et finalement nous allons étudier Une entreprise Impossible.   

 

I.                    Les Marques de l’autobiographie

 

L.1  « moi » ; « mes » et L.2 « Je me » à Récit écrit à la première personne du singulier, donne l’idée que « Je » c’est le poète.

L.2 « Ventais » ; « Trouvais » ; L.4 « J’aimais » à Verbes conjugués à l’imparfait. Verbes au passé pour bien préciser qu’il s’agit d’une expérience révolue qu’il cherche à oublier

L.1 « Depuis longtemps » et L.13 « Ce fut d’abord » à référence temporelles pas précises => écart entre le temps de renonciation et celui des faits. On a donc l’impression d’être en présence des souvenirs du poète.

L.4 « J’aimais les peinture idiotes » ; L.7 « Je rêvais croisades » et L.8 « Je croyais à tous les enchantements » à verbes à l’imparfait présentant des souvenirs à Présence de la nostalgie pour un passé où il y avait d’espoir.

CP : Le poème écrit à a première personne, ainsi que la grande présence de souvenir montrant un nostalgie pour le passé nous permettent penser que ce poème est écrit comme une espèce d’autobiographie.

 

II.                  La recherche d’une méthode.

 

De la ligne 1 à 13 le poème est écrit en versets, de la ligne 14 à 26 le poème est écrit en vers à cela nous montre une indécision du poète par un seul style.

Verset 2 : « J’aimais […] rythmes naïfs » à énumération des arts de la culture populaire

L.2 « , et trouvais dérisoires les célébrités de la peinture et de la poésie moderne » à Mépris de la culture savante.

à Culture populaire lui donne de la liberté pour créer des choses nouvelles, par contre, la culture savante est toujours trop stricte et fermée.

Verset 2 : « peintures idiotes […] rythmes naïfs » énumération pour montrer ses goûts pour les choses marginales ou étranges.

L.10 « inventais » et L.11 « inventer » à répétition du verbe pour faire emphase au rôle du poète = celui de créer.

On trouve une forte opposition entre le verset 3 et la IIème partie, c’est même construit comme un dialogue.

Verset 3 : « Je rêvais croisades » et « Je croyais à tous les enchantements » à Présence d’un passé où l’on avait d’espoir  

Par contre, dans la IIème partie le poète a déjà perdu l’espoir.

Verset 4 : « A noir […] U vert » à association des voyelles à des couleurs, ce qui montre la première tentation du poète d’écrire.

Verset 4 : « A noir […] U vert »  à Cela fait aussi référence au clavier américain du piano où AEIOU sont les touches.

Champ lexical de la musique: L.6 « opéra » et « refrains » ; L.10 « AEIOU » (touches piano) ; L.11 « rythmes » et L.13 « silences » à Référence à la musique, car l’écriture dépasse le sens des mots = le poème n’est pas seulement accessible par les mots.

CP : Le poète ne se décide pas par une seule méthode, il écrit son poème en versets et en vers. Il raconte ses divers essais pour trouver la méthode parfaite, mais sans succès.

 

III.                Une Entreprise Impossible     

 

Rimbaud cherche à trouver la poésie parfaite, pour ainsi réaliser son rêve de changer le monde à travers la poésie.

Il n’arrive jamais trouver ce qu’il cherche, ce qui lui produit une grande frustration.

On constate dans la deuxième partie

V.2 « Que buvais-je » ; V.5 « Que pouvais-je boire » et V.7 « Boire » à répétition du verbe boire fait référence au Mythe de Tantale (= mythe grecque. Tantale, fils mortel de Zeus est punie par les dieux à passer l’éternité au Tartare souffrant de une angoisse mortelle sans pouvoir ni boire même s’il est à côté d’une rivière, ni manger, même s’il est sous un arbre fruitier,  jamais) à Ici l’impossibilité de « boire » reflète la frustration du poète face à sa recherche infructueuse de l’écriture idéale.

L.2 « posséder tous les paysages possibles » à le poète cherche à avoir la nature dans tous ces aspects. C’est une métaphore pour montrer son impossibilité d’avoir ce qu’il veut.

 L.13 « J’écrivais des silences, des nuits, je notais l’inexprimable » c’est une métaphore qui exprime que la langue, n’est pas suffisante pour réaliser ce qu’il veut. Il rencontre l’impossibilité de supprimer les limites de son écriture.

V.10 « -Un orage vint chasser le ciel » et V.12 « Le vent de dieu jetait des glaçons aux mares » à montrant que tous les forces sont contre lui.

V.13 « Pleurant, je voyais de l’or – et ne pus boire. » à Ce dernier vers fait la conclusion du reste du poème et de tout son aspect métaphorique. On retrouve une dernière métaphore « je voyais de l’or » à Ici « l’or » représente l’écriture idéale, que tellement recherche le poète, et sa perfection impossible de retrouver.

 

On peut conclure que ce poème montre un caractère autobiographique, ainsi qu’une indécision du poète par une seule méthode au moment de l’écrire. Aussi, ce poème nous montre une longue et constante mais infructueuse recherche du poète pour trouver l’écriture idéale. On peut donc conclure que ce poème montre le désarroi du poète car il nous présente sa frustration de ne pas pouvoir obtenir son objectif final : l’écriture parfaite.

On pourrait aussi se demander comment pourrait-on comparer ce poème avec « L’Aube » de Rimbaud.