La Controverse de Valladolid



Nous sommes en présence d’un extrait de La Controverse de Valladolid écrit par Jean- Claude Carrière.

Jean – Claude Carrière est un écrivant, scénariste, parolier, metteur en scène et occasionnellement acteur français. Il a travaillé très souvent sur des adaptations littéraires, tant pour le théâtre que le cinéma ou la télévision, rencontrent très fréquemment un succès critique et public. Il réalise une grande quantité de voyages avec lesquelles il nourrit son travail grâce à ses observations. Carrière va chercher à « dévisager » la société dans laquelle il évolue pour après la modifier avec l’imaginaire.

La Controverse de Valladolid est un roman dramatique écrit en 1993 qui est puis adapte a la télévision. Il est inspires sur des faits historiques situes vers 1550. Ce roman se déroule au 16 siècle, ou le roi Charles Quint demande qu’on organise une controverse pour décider au sort des indiens. Elle opposera Valladolid, frère Bartolomé de Las Casas, qui tout au long du roman va être a faveur des indiens, a Juan Ginés Sepulveda, le philosophe, qui argumente en quoi ce peuple doit être colonisée. Ils auront pour juge Le légat.

Sur cet extrait, Las Casas et Sepulveda argumentent a faveur et contre des indigènes et c’est le Cardinal qui régule cette situation.

On va se demander comment ce texte défend que l’indigène est un homme ?

Pour répondre a la problématique dans un premier temps on va étudier le point de vue de Sepulveda pour après étudier le point de vue de Las Casas pour finalement étudier la position du Cardinal par rapport à ce débat.


1) Point de vue de Sepulveda

a) Point  de vue vers l’indigène

« Les premiers qui ont été découvert » (L 7), « habiles à copier » (L 8), « imitation » (L 11) Analogie au singe. On peut voir qu’il y a une emphase sur le fait que les indigènes sont capables d’imiter les colonisateurs. Sepúlveda veut rapprocher l’indigène du singe pour comme ça démontrer qu’il ne s’agit pas des êtres humains.

« Comme des bêtes » (L 36), Comparaison en apposition. « Semblable à celle des animaux » (L 37), Apposition.  « Grossièrement » (L 37) Indice de jugement. On peut voir qu’à nouveau Sepúlveda rapproche l’indigène des animaux et donne une image pas humaine des indigènes.

« Des dieux cruels, horribles, à l’image même de ce peuple » (L 88) Hyperboles. Sepúlveda fait une emphase sur le fait que les indigènes sont polythéistes et qu’ils ne sont pas de hommes sinon des monstres, des représentants du diable.

b) Stratégie argumentatif

« Description d’Aristote » (L 3) Argument d’autorité. Importance de l’Antiquité

« Affirme avec la même fermeté » (L 1) Affirmation péremptoire qui rend, ce qu’il dit, pas discutable.

« Ils ignorent l’usage du métal, des armes à feu et de la roue » (L 35) Argument par des faits.

On constate que Sepúlveda a une image très animalises et négative des indigènes.

 

2) Point de vue de Las Casas

a) Point de vue vers l’humanité des indigènes

« De tout temps les envahisseurs, pour justifier de leur mainmise, ont déclaré les peuples conquis indolents, dépourvus, mais très capable d’imiter ! César racontait la même chose des gaulois qu’il asservissait ! Ils montraient, disait-il, une étonnante habilite pour copier les techniques romaines ! […] et nous faisons de même » (L 13 – 21) Analogie aux Gaulois. Las Casas a une image plus humanise des indigènes.

« S’aveuglait » (L 18) Sepúlveda a l’égal que César par rapport aux Gaulois s’aveuglait.

« Que nous avons de nos propres usages, lesquels nous semblent de ce fait très supérieurs aux usages des autres, » Apposition. On rencontre une critique de l’ethnocentrisme qui mène donc à la réflexion de que ni les indigènes ni les européens sont supérieurs. On n’a pas le droit de juger. Egalité entre les européens et les indigènes ce qui montre l’humanité de celles-ci.

b) Stratégie argumentative

« Et pourquoi jugez- vous leur nourriture détestable ? Y avez-vous goute ? » (L 52 – 54), « et que certains de leurs tubercules sont délicieux ? Vous dites qu’ils portent leurs fardeaux sur le dos : ignorez-vous que la nature ne leur a donnée aucun animal qui put le faire à leur place ? » (L 59 – 64) Questions rhétoriques qui mènent a la réflexion du lecteur.

« N’est-ce pas plutôt le contraire ? » (L 49 – 50) Question rhétorique que remet en cause le jugement de Sepúlveda et critique la société espagnole.

« Ils mangent des œufs de fourmi, des tripes d’oiseau… Nous mangeons des tripes de porc ! Et des escargots ! » (L 55- 56) Début d’énumération. On retrouve un effet miroir entre l’européen et l’indigène. Las Casas montre que les indigènes ne sont pas très diffèrent aux européens. L’utilisation des signes d’exclamation rend donne des émotions au discours et le rend plus réel.

On remarque que Las Casas a une vision plus humaniste. Il considère l’indigène comme un homme avec des droits comme tous et il en profite pour critique les européens.



3) La position du Cardinal

« Le légat » (L 75) Parallélisme avec le lecteur. Il a une position de spectateur devant cette scène.

« N’a-t-il pas lu quelque part que l’usage de la poudre à canon venait des pays de l’orient ? » (L 76) Question rhétorique. Le cardinal met en doute l’argument de Sepúlveda ce qui montre un accord avec Las Casas.

« Rien ne sera laissé dans l’ombre » (L 66) Ombre → Obscurité. Tout ce qui dit Las Casas est de la lumière, des connaissances, ce qui montre que le Cardinal est en accord avec Las Casas.

« Affirmation » (L 4) Le Cardinal demande plus des preuves à Sepúlveda.

« Certains d’entre eux, oui sans doute » (L 30) Le Cardinal ne nie pas l’attitude des indigènes face aux européens.

« Quelles autres marques d’esclavage avez-vous relevée chez eux ? » (L 32) Le cardinal demande plus des preuves, il exploit l’argument de Sepúlveda.

« Semble attentif à cette argumentation nouvelle » (L23 – 24) Apposition. Le Cardinal suit la même pensée de Las Casas.

« Risquons d’être constamment ensorcelés par l’habitude » (L 25 - 26) Apposition. Utilisation du mot risque → danger et du mot ensorcelé → du mal.

« Il fait remarquer qu’il s’agit là d’un terrain de discussion des plus délicats […] que nous avons de nos propres usages, lesquels nous semblent de ce fait très supérieurs aux usages des autres. » le Cardinal remarque la position ethnocentrique de ceux qui pensent que les indigènes sont des esclaves et pas des hommes.




En conclusion nous pouvons dire qu’il y a deux opinions qui s’opposent, celle de Sepúlveda, qui a une vision très négative et animalises des indigènes et qui croit qu’ils doivent être des esclaves, et celle de Las Casas qui défend l’humanité des indigènes et réclame leurs droits à la liberté. Le cardinal, si bien sa position devrait être neutre, il appui la position de Las Casas, subtilement, ce qui fait deux contre un. De manière que le but argumentatif du texte est de défendre l’humanité des indigènes.

En réponse a la problématique, nous pouvons dire que ce texte argumente que l’indigène est un homme, à travers de las casas et du Cardinal, qui présente le pouvoir et un centre de décisions important, son opinion a un poids très grand. La position de Sepúlveda et remise en question et donc aussi la position des colonisateurs.