Constanza Rubio et Andrés Rodríguez 1ère ES/L

Nous sommes en présence de l’extrait les bonnes (1947), une représentation théâtrale écrit par Jean Genet, écrivain du XXème siècle (1910-1986), qui à été amené en prison à cause de son homosexualité. Il a été menacé de prison à vie mais il a été sauvé. Dans cette œuvre, réaliste, il parle des deux domestiques, Claire et Solange (qui sont également sœurs) jouent une pièce de théâtre, Claire joue le rôle de leur Maîtresse, tandis que Solange joue celui de Claire. Cette scène est donc fortement théâtralisée.

Nous nous demanderons comment la mise en scène des deux sœurs met-elle en valeur le rôle dominant qui existe entre la maitresse et ses domestiques et quelle est l’importance du jeu théâtral?

Nous verrons tout d’abord le jeu théâtral pour finir avec les rapports sociaux

 

 

D’une part on peut constater que c’est jeu théâtral par exemple avec ‘’l’ouverture de la fenêtre’’, L 20-21. Claire et Solange veulent des spectateurs et se mettent en situation de jouer une scène de haine et pour réaffirmer ce jeu. C’est la raison pour laquelle Solange exclame : « Nous allons parler au monde. Qu’il se mette aux fenêtres pour nous voir, il faut qu’il nous écoute »L. 19-20.

Les rôles des deux sœurs sont marqués par un jeu complexe sur les pronoms. L’opposition marquée entre « je » et « ils », entre « vous » et « nous », ce dernier pronom désignant la bourgeoisie donc la madame. L’entrée de Claire dans son rôle se manifeste donc non seulement par les phrases de Solange qui l’encourage « Je monte, je monte... », L. 7 ; et « Continuez. Continuez », L. 15,

Chacune des deux sœurs emprunte donc le discours du personnage qui est le sien, ce que la mise en scène doit ici probablement contribuer à accentuer. Rapidement, cependant, le jeu menace de brouiller les repères des deux femmes. Le « tu » et le « vous » alternent en fonction des rôles changeants de Solange et Claire. Répondant à Solange qui la traite de vous dans le rôle de Madame L. 11, Claire alterne le « vous » et le « tu » : « Je suis au bord, presse-toi, je t’en prie. Vous êtes... vous êtes... »L. 16-17, mais même lorsqu’elle se sent en danger, elle continue de faire alterner la peur réelle et le jeu où elle campe Madame: «Tu vas trop loin!» L.34, «Vous me tuez!» L.36. À la fin de l’extrait, Solange aussi mélange le « tu » destiné à Claire et le « vous » réservé à Madame, dans une confusion des rôles : « Je t’en prie, Claire, réponds-moi » L. 50-51 et

« Je continuerai, seule, seule, ma chère. Ne bougez pas » L. 54-55. Solange semble perdre la notion des frontières entre la réalité et le jeu lorsqu’elle décide de punir Madame (qui est en fait Claire) en l’étranglant, elle décide de punir Claire de sa lâcheté (Claire, en effet, a peur, ce que montrent ses répliques, L. 42, 48, 52, mais c’est Madame qu’elle étrangle : « enfin ! Madame est morte ! étendue sur le linoléum » L. 61-62. Claire et Solange profitent de ce dire tout ce qu’elles veulent. Elles se fâchent entre elles en laissant le théâtre de côté.

 

D’autre partie on peut voir les rapports sociaux, la vision de madame vers les domestiques par exemple la description faite par Claire qui parle en effet d’une « espèce »L.1 « qui coule » L.2, d’une « exhalaison» L.3 qui «corrompt» L.4 et qui est «fétide» L.10, ou encore d’une «lie» L.14. Les domestiques sont décrits également comme « n’appartenant pas à l’humanité » L. 12 ou alors comme les représentants d’une humanité méprisable, terrifiante et caricaturale : « miroirs déformants » L. 14, « corps pour porter nos défroques » L.14. On peut se rend compte tout les rapports sociaux et une vraie humiliation de description.

Solange représente les domestiques et démontre à madame qu’elle n’a pas d’intérêt d’arrêter de faire cette actuation. Elle a intérêt à dire tout ce qu’elle voudrait dire vraiment à madame, mais elle reste si ancrée à ce personnage qu’elle ne se charge pas de démonter au monde ce qu’elles sont en train de faire.

Elle est si engagée à cette actuation que lorsque sa sœur lui dit «Tais-toi» L.39 et «Solange! » L.42, elle lui répond en continuant cette actuation car elle continue à lui dire ‘’Madame’’.

 

En conclusion on peut déduire que dans l’extrait il y a un clair rôle dominant chez Madame par rapport au vocabulaire employé vers ses domestiques, en plus on voit à travers le jeu théâtral comment les domestiques sont forcées à avoir un certain type de comportement en vers Madame et avec cet extrait on se rend compte tous les « sentiments » qui ont les domestiques réellement envers elle.