La Princesse de Clèves
Par des élèves du Lycée Touchard - Le Mans - France
Introduction :
La passion amoureuse est un thème très souvent abordé pas de nombreux auteurs connus, comme dans des pièces de théâtre datant de l'Antiquité ou dans des nouvelles du 19ième siècle. On peut
également trouver ce thème au cœur d'un roman écrit par Madame de La Fayette en 1678, sous le règne de Louis XIV, intitulé La princesse de Clèves. Elle nous présente la passion amoureuse entre
deux personnages de l'aristocratie: La Princesse de Clèves et le Duc de Nemours.
Le passage que nous allons étudier est situé au début du roman et est divisé en deux paragraphes. On y découvre alors les deux personnages principaux et le cadre spatio-temporel lors de
leur première rencontre.
Nous pouvons donc nous demander comment ce texte est organisé afin de montrer le caractère amoureux des deux personnages. Pour cela; dans une première partie, nous allons analyser l'attente
qui est mise en place autour de ces deux personnages principaux. Puis dans une seconde partie, nous allons voir le parallèle qui est fait entre eux lors de leur rencontre.
Commentaire :
Dans une première partie, nous allons voir que l'auteur met en place une certaine attente autour des personnages principaux.
Tout d'abord, on peut remarquer que le Duc de Nemours est déjà très présent au début du texte. On peut relever « ce prince » l.1, « Le voir » l.4, « celui » l.11, « un homme » l.12. Toutes
ces expressions désignent ce duc, il est donc déjà au centre de l'action dès le début mais on ne révèle pas de suite son identité.
La Dauphine ne parle pratiquement que de lui à la Princesse de Clèves. On peut en effet observer une accumulation de termes montrant son importance : « dépeint d'une sorte » l.3, « parler
tant de fois » l.4, « curiosité » l.4, « impatience » l.5. De plus, on peut relever une figure d'autorité qui accentue le fait que le Duc de Nemours a une place bien remarquable dans les
conversations avec notamment avec Mme la Dauphine qui est l'épouse du premier fils du roi.
On peut également remarquer la présence d'hyperboles « il y avait de mieux fait et de plus agréable » l.2, « tant de fois » l.4. Ces superlatifs absolu montrent une insistance de ce
personnage, et surtout une certaine singularité. Il capte l'attention de toutes les femmes, ce qui le rend encore plus désirable.
Ensuite, on peut voir que les préparatifs de la Princesse de Clèves pour ce bal sont d'une durée assez importante : « elle passa tout le jour des fiançailles chez elle à se parer » l.5, «
l'on admira sa beauté et sa parure » l.7. Elle met donc beaucoup de temps et de soin pour se préparer, elle le fait pour la cour mais aussi inconsciemment car elle va rencontrer cet
homme.
Pour terminer, on peut ajouter que tout le monde parle du duc à la princesse : « Mme de Clèves avait ouï parler de ce prince à tout le monde » l.1, et de façon plutôt élogieuse « mieux fait
», « agréable » l.2. Le Duc de Nemours se fait attendre jusqu'à son arrivée, et au moment où il montre une présence importante et flagrante : « quelqu'un qui entrait et à qui on faisait place »
l.9.
Tout ceci montre que le Duc de Nemours est au centre de toutes les conversations. Il est celui qui se détache de tous les autres avec un caractère exceptionnel tant sur le nombre de fois où
il est évoqué que sur ces qualités avec la valeur d'autorité. Malgré cette présence importante, cela reste une évocation plutôt abstraite du Duc mais la Princesse s'était préparé et était aussi
prête psychologiquement à cette rencontre.
On remarque donc bien qu'à travers ces éléments, le narrateur construit une attente autour du personnage du Duc de Nemours.
L'attente mise en place au début du texte est ensuite rompus par leur rencontre. C'est dans une seconde partie que nous allons analyser la mise en parallèle des portraits des deux
personnages principaux.
On observe deux arrivées très différentes. Celle de la Princesse de Clèves, à laquelle le lecteur s'est préparé. Celle du Duc de Nemours se fait en plusieurs temps : « quelqu'un qui entrait
» l.9, « passait par dessus quelques sièges pour arriver où l'on dansait » l.13, « il se fit un assez grand bruit » l.8. Cette dernière expression insistant sur l'animation d'une personne sans
connaître son identité et qui donne une certaine forme de suspens à son arrivée au bal.
Lors de leur rencontre, on remarque la présence d'un jeu de regards importants. On passe d'un personnage à l'autre. On peut notamment relever des expressions comme « elle cherchait des yeux
» l.10, « se tourna et vit » l.11, « il était aussi difficile de voir » l.17. De plus, on peut relever un pronom impersonnel « on faisait place » l.9 qui permet de prendre en compte un plus large
public, et d'imaginer ainsi que c'est toute l'assemblée qui admire sa venue.
Nous pouvons ensuite voir que l'on a des réponses aux qualités de la Princesse. En effet, sa beauté est mise en parallèle avec l'air du Duc de Nemours. Par exemple, les « parures » de la
Princesse l.7 avec le Duc de Nemours qui s'est « parer » l.15, ou l'élégance et la beauté de la Princesse de Clèves avec « l'air brillant » l.16 du Duc. Les deux personnages sont ainsi mis sur le
même plan.
Le lecteur peut donc se douter qu'une relation fusionnelle est possible. Elle va se concrétiser à la fin du dernier paragraphe. En effet, on peut relever des marques d'exagérations qui
montrent que le prince est atteint par la beauté de la Princesse : « tellement surpris » l.9, « il ne put s'empêcher de donner des marques d'admiration » l.21, on peut même dire que le Duc perd
le contrôle face à elle. La beauté de la Princesse est ainsi comparé à celle de Mme Dauphine ligne 37, servant donc d'argument de comparaison que l'on peut qualifié d'autorité. De plus, sa beauté
est exagéré avec « parfait beauté » l.37.
On peut également ajouter que la présence des deux personnages ensemble semble être d'une importance immense. Ce phénomène est accentué avec le paradoxe ligne 22 : « il s'éleva dans la
salle un murmure de louanges », qui permet d'imaginer la sensation d'entendre l'admiration qui se dégage, provoquer par la danse de ces deux personnages.
L'impression que ces deux personnages sont fait l'un pour l'autre se fait également ressentir par le fait que le roi et la reine donnent en quelque sorte leurs accords. En effet, c'est le
roi, qui, dès le début désigne le Duc de Nemours pour aller danser avec la Princesse : « le roi lui cria de prendre celui qui arrivait » l.11. et qui ensuite les appelle pour qu'ils se présentent
l'un à l'autre. Mais leur accord reste pour une relation uniquement basée sur les sentiments : on a ici une relation platonique qui s'installe.
En dernier temps, on peut ajouter que tout au long du texte, la Princesse de Clèves respecte les règle s de la bienséance : « Je ne devine pas si bien que vous pensez » l.32. En effet, on
remarque bien qu'elle en montre pas qu'elle s'est intéressée au Duc de Nemours devant sa personne.
Les exagérations qui sont faites par le narrateur afin d'évoquer la beauté des deux personnages ou leurs sentiments, la présence importante des jeux de regards met ainsi en parallèles deux
portraits, celui du Duc de Nemours et de la Princesse de Clèves qui montrent qu'ils sont évidemment fait l'un pour l'autre. C'est une dorme de théâtralisation de leur arrivée afin de mettre en
évidence une future relation.
Conclusion :
En conclusion, nous pouvons dire que l'attente qui est construite autour du Duc de Nemours lors de la description des personnages avant leur rencontre et le parallèle de construction antre
l'arrivée de la Princesse et celle du Duc de Nemours peuvent servir à montrer le caractère amoureux des deux personnages. Ce sont deux héros parfaits qui sont saisis de passion l'un pour
l'autre.
On pourra donc à présent voir qu'à travers ces nouveaux héros se situant dans une perfection esthétique et morale, ces textes reflètent une société qui change et devenant peu à peu une
société uniquement basée sur l'apparence.