Commentaire réalisé par Florencia valdivieso
Introduction : Nous sommes en présence d’une pièce de théâtre, Les Bonnes, écrit par Jean Genet en 1947. Il a été un écrivaine, poète et dramaturge français du XX siècle, qui s’inspirait de l’affaire des sœurs Papin pour écrire cet œuvre.
Cette pièce raconte l’histoire de deux bonnes, les sœurs Claire et Solange, qui souhaitent assassiner leur maitresse, a qui elles appellent Madame. Pour cela, chaque nuit elles se livrent un jeu de rôles (cérémonie) dans la quelle Claire joue Madame et Solange sa servante.
Dans cet extrait Claire oblige à Solange de lui faire boire un tilleul empoisonné, c’est le dénouement de l’œuvre.
On va se demander quelles son les particularités de ce dénouement. Pour répondre a cette question, nous allons dans un premier temps analyser la relation ambiguë entre les deux sœur, puis comment on peut voir un scène de théâtre dans le théâtre, et finalement un fin tragique.
I- Relation ambiguë entre les deux sœurs
On va diviser cette premier point en deux sous-parties : La domination de Claire sur Solange et la Résistance de Solange.
Domination de Claire sur Solange :
L 4 « Ah! Mais non! » à Manifestation de la colère de Claire
L 8 « … » àsignes suspension à interruption de Claire envers Solange
L 9 « ne discute pas », L 15 « Reste », L 18 « Obéis-moi », L 31 « répète » àordres de Claire ( 3 dernières a l’impératif )à nous montre sa domination sur Solange
L 38 « Tu m’obéis? » à question rhétorique à marque de domination
L 41 « ! » à détermination de Claire
L 45 « Donne »à forme injonctive à domination
- Dans la seconde partie de la scène, Claire dicte les actions et les répliques à Solange comme un metteur en scène
- Claire parle plus et plus longtemps
Résistance de Solange :
L 1 « mortes de fatigue » à hyperbole + « il faut cesser » à Solange essaie d’argumenter pour ne pas poursuivre, elle cherche à contenir sa sœur par tous les moyens
L 8 « mais » à connecteur d’opposition à elle n’a pas la force pour lutter
L 12 « Mais non! Mais non! » à répétition avec “ ! ’’ à insistance de Solange pour éviter que Claire prenne le tilleul.
L 13-14 « L’appartement est empoisonné » à métonymie (appartement = tilleul) à accentue résistance de Solange envers Claire
L 16 « Claire » à Solange interpelle sa sœur par son prénom àrefus de continuer la cérémonie
L 16-17 « comme je suis faible? Comme je suis pâle? » àRépétition + gradation à incapacité de Solange à gérer le conflit ; questions rhétoriques montrent persuasion que Solange veut faire
L 30 « Non, je ne veux pas. » à refus de Solange.
L 42 « Mais » à connecteur d’opposition à refuse à continuer + « madame » à acceptation de la cérémonie.
L 44 « Mais, madame, il est froid » à dernier argument pour empêcher Claire de mourir, mais dans le jeu de la cérémonie à « madame »
- Répétition de certaines répliques dans la deuxième partie de la scène comme si l’une était le double de l’autre, comme si elles ne formaient qu’une seule et même personne.
Les deux sœurs semblent unies par un même destin (L 25 « nous serons belles, libres et joyeuses » à nous, futur, adjectifs mélioratifs ) mais de nombreux éléments nous montrent une relation inéquitable où l’une est soumise et prête au sacrifice et l’autre est dominante et la pousse à ce même sacrifice.
II- Théâtre dans le théâtre
L 3 (didascalies) « Elle s’assoit dans le fauteuil » à place Claire dans une position dominante, proche de celle de Madame ; Solange est donc dans une position de spectatrice, ce qui renforce l’idée de théâtre dans le théâtre.
L 6-7 « avec le vent de faire de la nuit sa complice » à personnification à perte de toute notion de réel à Claire s’inscrit dans une folie autodestructive sans retour à acte de libération.
L 25 « nous serons belles, libres et joyeuses » à verbe au futur + accumulation à échapper de leur condition au réel.
L 29 « Madame » à indication du début de la cérémonie
Didascalies entre L 36 et 37 « se couche sur le lit de Madame» à Claire veut rentrer symboliquement dans l’intimité de Madame, pour mieux prendre sa place.
- Utilisation des ressorts du théâtre à mort par absorption du venin (tragédie antique), conflits entre maîtres et domestiques, inversion des rôles.
Le procédé du théâtre dans le théâtre permet de renverse, même de manière fantasmée, l’ordre établi dont on dénonce l’injustice, MAIS le spectateur n’est pas trompée et sait que cela terminera forcement mal pour les deux sœurs … comme le prouve l’image de Solange à la fin de la scène.
III- Fin tragique
L 1 « mortes », L 10 << dernières minutes >>, L 17 ‘« pâle », L 19 « fin » à champ lexical de la mort
L 9-10 « C’est à moi de disposer en ces dernières minutes », L 20 « Tu seras seule pour vivre nos deux existences » à références à la mort à connaissances de Claire envers son destin.
L 13-14 « L’appartement est empoisonné » à hyperbole à poison contenu dans le tilleul s’est répandu dans la salle, la mort est par tout et les bonnes ne peuvent y échapper.
L 31-36 « Madame prendra son tilleul/ Madame prendra son tilleul…/ Car il faut qu’elle dorme…/ Carl il faut qu’elle dorme…/Et que je veille. /Et que je veille. » à Répétition à miroir parfait à Solange répète à la lettre les paroles de Claire à aspect macabre.
L 33-34 « dorme » à euphémisme à dormir = mort à référence à la mort.
L 44 mort indirecte à tragédie moderne à bienséance non respecté
- Utilisation verbes au futur à mort imminente.
L 50 – 51 (didascalies) « Solange, face au public, reste immobile, les mains croisées par des menottes. » à Solange déjà dans le fantasme de bagne à ses poignets symbolisent la croix et son immobilité représente une mort symbolique.
Plusieurs indices montrent que cela ne peut que finir mal pour les deux sœurs : la relation asymétrique entre les deux sœurs, le décalage entre la façon dont les filles se perçoivent et leur situation réelle, l’image de Solange qui annonce la fin et l’ironie de la scène, avec la quelle Claire imite sa maîtresse buvant le thé, préfigurant ainsi sa propre fin puisque c’est finalement elle qui avalera le poison.
CONCLUSION:
On peut conclure que dans cet extrait on peut voir une relation très ambiguë chez les deux sœurs, dans la quelle une à une domination notable sur l’autre. En plus on peur constater qu’à travers des différents passages de l’œuvre on voit le procédé du théâtre dans le théâtre, ce qui renverse l’ordre établi de la pièce, mais qui ne confonds pas le spectateur parce que l’œuvre terminera forcement mal pour les deux sœurs, ce qui est propre d’un dénouement tragique. Ce dénouement peut rappeler la fin d’autres pièces comme Romeo et Juliette (poison et sacrifice) ou encore Antigone (sacrifice).
Pour continuer cette analyse, on peut se demander comment nous pouvons voir les caractéristiques d’une tragédie classique sur cette pièce.
Commentaire réalisé par Pablo Février
Intro :
Extrait Les Bonnes, 1947 1ere représentation, de Jean Genet. Poète dramaturge, romancier du 20e siècle. Grande partie de sa vie emprisonné, durant son enfance i fut abandonné par sa famille. C’était aussi un écrivain homosexuel, il s’est battu pour les plus démuni et les plus opprimé. Dans son écriture, on remarque la présence de l’érotisme et d’autre fantasme inconscient comme le meurtre. Ainsi, Les Bonnes nous présente l’histoire de deux bonnes qui vont essayer de tuer leur maîtresse « Madame ». Ces deux bonnes sont sœur, et elles vivent une relation complexe. De plus, elles ont une sorte de Céremonie, de théâtre dans le théâtre où elles changent de rôles : Claire=Madame et Solange=Claire.
Dans Comment jouer Les Bonnes, Jean Genet nous explique son envie de rompre les règles du théâtre de son temps et aussi celles de la mise en scènes.
Dans cet extrait, nous sommes à la fin de l’œuvre. La tentative d’assassinat a échoué, Madame est partie rejoindre Monsieur. Les deux bonnes se désespèrent et essaye de trouver une solution mais le tragique et son destin était déjà tracé. Claire veut terminer la Cérémonie.
Pb : En quoi ce dénouement est étrange ?
Pour répondre, nous étudierons les actions de Solange puis les actions de Claire.
I. Solange
A) Une Solange faible
l.1 àHyperboleàpersuasionàcherche a persuader sa sœur.
à Injonctionà + v. cesserà elle ne veut pas continuer avec la Cérémonie, elle essaye d’ordonner sa sœur.
l.8àConnecteur. d’opposition mais + « … » à pas de force de volonté
l.12àRépétition + « ! » àtentative de surpasser sa soeur.
l.16àGraduationàpas de vrai arguments
l.30à adv. « non » à refus de Solange
l.40àConnecteur d’opposition + « ... » àPas assez de force de volontéàDernier refus en tant que Solange
l.42àConnecteur d’opposition+ « Madame » àrefus mais déjà dans la Cérémonie
l.44àIdem + petite tentative de persuasion avec adv.
B) Relation avec le réel
Ce qui l’oppose à sa sœur à la reprise de la Cérémonie
l.1à1 pers. pluàrester dans leurs vrai vieàrester dans le réel
l.12à « Tu es folle. » à + Clairvoyante ?
àpersonnificationàelle aussi hors du réel
l.16ànom propreàrester dans le réel
l.31à36àRépétition + « Madame » + « … » à Début de la cérémonieàpartir du réel
à « … » àaccentue la gravitéà + tragique, + cauchemardesqueà - de réel
àSolange hors du réel
Didascalie finale (l.50) àComparaisonàfantasme du bagneàhors du réel
à On voit que Solange sombre de + en + dans la folie, ainsi, elle rêve déjà du bagne. Elle ne peut rester dans le réel dut à sa condition. Elle va donc accepter à la requête de Claire à terminer la Cérémonie.
Cet accord est causé par son manque de force de volonté et sa faiblesse. Elle n’a pas réussi à convaincre Claire de fuir la scène qui elle au contraire voulait rester. àCe que nous allons étudier maintenant.
II. Claire
A) Une Claire dominante
l.4, 5, 31, 39, 41àinterjection « ! »
l.9, 15, 18, 26, 31, 45àv. à l’impératif
l.18, 31àInsultes
l.29àdidascalieàabs. d’émotion
àforte domination de Claire
à inversion des rapports de force entre les deux sœursàMaître/Valetà Montrer que l’homme est destiné à vouloir remettre en cause l’autorité naturelle de grand>petit
l.10ànom propre « Solange » à pause dans la Céremonieàpour persuader Solange
l.31àdidascalieàindice de mouvement violentàdomination physique aussi
l.37 à 39 à1 et 2 pers. du sing. + impératifàPause dans la cérémonie às’assurer d’aller au terme
àdomination de Claire
B) Un amour extrême
l.10àmétaphoreàrelation fusionnelle entre les deux sœurs
l.18, 31à insulteàrelation complexe d’amour/haine
l.18à26àRépétition « nous » àrelation fusionnelle ≠insulteàrelation amour haine
àeuphémisme de sa mort et de la fusion (l.22 et 24) à relation fusionelle
C) Relation avec le réel
l.4à2e pers. du plu. àRefuse de sortir du rôle de madame
l.6àpersonnificationàfolie autodestructriceàcar la conduira à la mort
l.18à26àv. au futur + accumulation (l.25) à échapper au réel, à sa condition.
àeuphémisme de sa mort et de la fusion (l.22 et 24) àéchapper au réel.
l.29à « Madame » à début de la Cérémonieàhors du réel
àv. au futuràfantasme
l.31 à 36à Répétition + « Madame » + « … » à Début de la cérémonieàpartir du réel
à « … » àaccentue la gravitéà + tragique, + cauchemardesqueà - de réel
l.46àhyperboleàcaractère précieux, rêvéàliturgique, aussi tragique (poison)à hors du réel
àConclusion :
- Claire a sombré dans la folie, elle veut terminer la Cérémonie, elle est perdu dans une folie autodestructrice.
- Celle-ci lui permet d’échapper au réel et surtout à sa condition de bonne.
- Quant à sa relation avec sa sœur, on remarque qu’elle est devenu dominante, sa force de volonté est + grande.
- Mais on trouve une relation complexe : un mélange d’haine et amour fusionnelle, qui est une autre preuve de la folie qui les consume
- Pour répondre donc à la problématique :
- Ce dénouement est étrange car on voit deux personnages avec un niveau de folie croissant, qui ont du mal à sortir de leurs fantasmes. La relation entre sœurs a évolué, c’est Claire maintenant qui domine. Solange ne peut plus lutter contre sa sœur mais c’est surtout contre leurs destins tragique et leurs fantasmes qu’elle ne peut plus lutter.
- Cette relation est aussi très complexe.
- Elles ne sont donc plus dans le réelle. On voit une Claire qui boit une tasse de tisane normalement empoisonné mais on se demande si ce n’est pas un autre rêve ou fantasme car Claire ne meurt pas sur scène. Pendant ce temps là, Solange rêve déjà du bagne.
- On peut aussi dire que c’est une fin tragique si on comprend que Claire meurt empoisonnée, comme Phèdre, de Racine même si celle-ci meurt sur scène, mais la relation entre bonnes et maîtresse dans cette dernière est très différentes..
Commentaire réalisé par Lucien Dardel
Les bonnes est une pièce écrite par Jean Genet et jouée par première fois en 1947. Genet vécut une vie turbulente. Son père abandonna sa mère avant sa naissance. Il fut élevé par une famille adoptive de laitiers jusqu'à 10 ans, ou il fugue. Il avait commis son premier vol. A treize ans il est envoyé à une colonie pénitentiaire, lieu ou ses premières tentations homosexuelles se cristallisent. Genet s’engage à dix-huit ans dans la légion étrangère et connait l’Afrique. Après son retour à Paris il commet de petits vols et fréquente plusieurs prisons.
Pour écrire Les Bonnes, Genet s’inspire de l’affaire des sœurs Papin : deux sœurs assassinent leur patronne et sa fille dans une maison du Mans, d’une manière extrêmement violente.
Dans cette œuvre deux sœurs, Solange et Claire détestent leur maitresse. En effet ces deux bonnes représentent l’assassinat de « Madame » et tentent de la tuer théâtralement et réellement.
Cet extrait est le dénouement de l’œuvre. Les bonnes reprennent la cérémonie (représentation de la mort de Madame) de l’exposition et essayent de la mener jusqu'à la fin.
On se posera comme problématique en quoi cette scène résume l’œuvre.
On verra d’abord le rapport entre les deux sœurs, puis la volonté d’échapper au réel.
I Rapport entre les sœurs.
- Relation complexe
Tu me garderas en toi (l10) métaphore
Nous (l19,24,25) pronom personnel. Montre la solidarité et le rapport fusionnel
En cachette… (l22) métaphore
Garce (l31), Lache (l18) insulte Montre la haine
On a vu la présence de l’amour et de la haine entre les sœurs. On déduit qu’elles ont une relation complexe.
- Lien de domination
Ah !... (l4) Interjection, exclamation Manifestation de la colère de Claire, montre l’autorité Reste (l15) Ne discute pas (l9) Impératif et l’inversion du rapport ainée/cadette
Le tenant par les poignets (L31) didascalie Force de Claire sur Solange
Répète (l31) forme injonctive Permet de vérifier l’obéissance de Solange, si elle est
Obéis (l38) forme injonctive réellement soumise
Faiblesse de Solange
Nous sommes mortes de fatigue (l1) Hyperbole Solange essaye de finir la cérémonie
Elle s’assoit dans le fauteil (l3) didascalie Position inférieure de Solange, elle est assise
Mais (l8) Connecteur d’opposition, point de suspension Solange n’a pas de force
Claire, tu ne vois pas(…)(l16) gradation Incapacité de gérer le conflit. Essai de manipulation
(l31-36) répétition montre la soumission de Solange
(l46) didascalie Le refus de Solange ne sert a rien car elle obéit.
On a vue qu’entre les deux sœurs s’établit un rapport de domination comme a l’exposition de l’œuvre.
II Volonté d’échapper au réel
- Mise en abyme
Ma bonne (l4) adj possessif indique la condition de domestique et de Madame
Claire se couche (l37) didascalie Claire incarne Madame
Comploter avec le vent (l6) personnification perte de notion de la réalité de Claire
L’appartement est empoissonnée (l13) métaphore perte de notion de réalité de Solange
Mais(l8,12,40) Solange veut rester dans le réel
Mais madame (l42,44) Solange succombe dans la cérémonie et incarne la bonne
Pour échapper au réel et accomplir ce meurtre, elles utilisent la représentation. C’est le théâtre dans le théâtre.
-Tuer madame
(l31-36) répétition
Mécanique (l29) didascalie La cérémonie se déroule, la mort est inéluctable.
Je le boirai quand même. Donne (l45) forme injonctive
Solange apporte le plateau (l45) didascalie
Et tu l’as versé dans(…) (l47) hyperbole Indique que c’est une cérémonie funèbre
(l49-51) Didascalie La cérémonie finit et Claire boit le venin, Madame mort dans leur imagination
Menottes (l51) symbole du châtiment.
Croisées (l51) symbole du sacrifice. Solange est déjà dans le fantasme du bagne
La mort est présente comme tout au long de l’œuvre.
Conclusion
Cet extrait contient plusieurs aspects de l’œuvre. On voit d’abord le rapport entre les bonnes, le lien de domination, leur identité confuse et la volonté d’échapper au réel, d’échapper à leur condition médiocre, pour devenir quelqu’un meilleur. Enfin on voit le désir d’accomplir le meurtre de Madame, ce qui est théâtralement accompli.